Le magazine Epsiloon fête son 4e anniversaire...et sa rentabilité

Lancé il y a tout juste quatre ans par des anciens de Science et Vie, le magazine scientifique Epsiloon fête aussi un an de rentabilité, se réjouit auprès de l'AFP sa rédactrice en chef.

"Etre rentable, c'est un événement pour un magazine papier", fait valoir Mathilde Fontez. Mais "on n'est pas dans une zone de confort", tempère celle qui a cofondé Epsiloon avec une dizaine de journalistes partis de Science et Vie pour préserver leur indépendance éditoriale.

Ils reprochaient à leur actionnaire, Reworld Media, d'avoir confié la gestion de leur site internet à des chargés de contenus non journalistes cumulant les erreurs, ainsi qu'un manque d'effectifs.

Né le 23 juin 2021, leur bébé Epsiloon compte désormais 35.000 abonnés et s'écoule en moyenne à 10.000 exemplaires en kiosque chaque mois, selon Mme Fontez.

C'est moins qu'en 2022 (42.000 abonnés et 18.000 ventes au numéro), quand le magazine surfait encore sur le succès d'une campagne de financement participatif record et sur des abonnements souscrits en guise de soutien.

Et encore loin des résultats de Science et vie (126.000 exemplaires par mois en 2024, selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias).

Mais le nombre d'abonnés est stable depuis deux ans, malgré l'érosion des ventes en kiosque commune à toute à la presse papier, souligne Mme Fontez, évoquant un "bon" taux de fidélité de 70%.

"La rentabilité vient de l'ajustement du prix", passé début 2023 de 4,90 euros à 5,90 euros, selon elle. Une nouvelle hausse de 1 euro sera testée en juillet et août pour le mensuel seulement, pas pour l'abonnement et le hors-série.

"Nous essayons de gagner encore de nouveaux abonnés, mais en attendant (...) nous avons besoin de dégager plus de bénéfices pour rembourser l'investissement du lancement et de la première année (2,5 millions d'euros)", justifie-t-elle.

La publicité ne représente que 2% du chiffre d'affaires du magazine (de 4,5 millions d'euros), et n'a jamais atteint le plafond de 5% fixé par souci d'indépendance.

Le magazine, qui emploie 26 cartes de presse, et 18 équivalents temps plein, a eu recours à de nouvelles campagnes de financement participatif pour une trilogie de mooks (mi-livre, mi-revue), "Les voyages d'Epsiloon".

Le dernier volet, "Dans les abysses", sorti dans les kiosques fin mai, s'est pour l'heure vendu à 3.000 exemplaires, contre 7.000 pour l'édition 2024, "Dans la forêt".

ac/pr/may/vk