Le laboratoire public LFB va supprimer 120 postes en France (groupe)

Le groupe pharmaceutique français LFB, détenu à 100% par l'Etat, a annoncé mercredi qu'il prévoyait de se séparer d'environ 120 collaborateurs en France, sur une base volontaire, dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective, sur fond de recentrage de ses activités.

Le groupe compte actuellement plus de 2.300 salariés, dont 1.800 en France.

Son nouveau plan stratégique, présenté mercredi aux instances représentatives du personnel, prévoit notamment de se recentrer sur son coeur de métier, les médicaments dérivés du plasma ou issus de protéines recombinantes, utilisés en immunologie, en hématologie et en médecine d'urgence, selon un communiqué du groupe.

Certains projets de recherche vont ainsi être abandonnés, et au niveau commercial le LFB compte se concentrer sur la France ainsi que sur ses principaux marchés étrangers, dont les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Italie.

Le LFB "a beaucoup de potentiel, mais aussi un héritage de difficultés important", a déclaré à l'AFP son PDG Denis Delval, un spécialiste de l'industrie pharmaceutique nommé à la tête du groupe il y a un an, en remplacement de Christian Béchon, qui venait lui de la haute fonction publique.

Depuis 2017, le laboratoire a reçu plusieurs injonctions de l'Autorité nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui a constaté plusieurs déviations de son processus industriel par rapport aux normes.

La remise aux normes, toujours en cours, a sérieusement perturbé la production du LFB et sa mise à disposition de médicaments. Des pannes électriques ont aussi entraîné un arrêt temporaire de sa production sur son site de Lille en fin d'année dernière.

Le groupe s'attend par conséquent à une chute de 18% de son chiffre d'affaires en 2018, à environ 400 millions d'euros, après déjà un recul en 2017 (-5,6%).

Son résultat net devrait lui aussi rester négatif, mais la perte devrait être inférieure à celle de 2017 (-152 millions d'euros), a précisé M. Delval.

"Nous avons connu un trou d'air en 2018", mais la croissance devrait être de retour cette année, a estimé le PDG, comptant sur une levée des injonctions de l'ANSM d'ici fin 2019.

Plus tôt mercredi, le rapport annuel de la Cour des comptes avait étrillé le bilan du LFB, relevant pratiques industrielles "défaillantes" et une stratégie de diversification "trop ambitieuse" dans les biotechnologies.