Le gouvernement va verser "avant l'été" 100 millions d'euros à des associations de lutte contre la pauvreté, pour les aider à "amorcer" ou déployer de nouveaux projets solidaires, a annoncé mardi le ministre des Solidarités Olivier Véran.
L'action des associations est "déterminante pour qu'à cette crise épidémique ne s'ajoutent pas des drames humains", a souligné le ministre, en annonçant les 33 projets retenus au niveau national à l'issue d'un appel d'offres, et qui se partageront un tiers de l'enveloppe globale, elle-même issue du plan de relance.
Le reste, soit 66,5 millions d'euros, a été ou sera attribué à 576 projets d'envergure régionale.
Au total, 2.600 dossiers de candidatures avaient été déposés dans le cadre de cet appel d'offres lancé en novembre dernier, et qui devait initialement se dérouler en deux temps: le gouvernement avait prévu de débloquer 50 millions d'euros cette année, puis 50 millions l'an prochain.
Devant le "grand succès" de l'opération, le ministre a finalement "décidé de débloquer la totalité des 100 millions en une seule fois, pour aller vite et fort", a expliqué son cabinet. "On met le turbo: les associations auront les crédits avant l'été", a-t-on assuré de même source.
Les 33 projets nationaux retenus relèvent de l'aide alimentaire, du soutien à l'insertion sociale et professionnelle, de l'accès aux droits, ou encore du soutien aux familles et de l'accompagnement scolaire.
Il s'agit par exemple de créer des partenariats entre des maraîchers bio et des dispositifs d'aide alimentaire d'urgence, ou de développer dans les quartiers populaires des groupements d'achats de produits bio ou équitables en "vrac" (afin de limiter les emballages).
D'autres dispositifs visent à développer l'autopartage, le covoiturage ou le transport solidaire, pour aider les personnes précaires à se déplacer. L'association "La cravate solidaire", qui fournit un costume et un coaching à des chômeurs en vue de leur entretien d'embauche, va étendre ses actions dans de nouvelles régions.
Emmaüs France va mettre en place un "cadre d'accueil" pour les familles pauvres avec enfants, et l'association WeTechCare pourra former les intervenants sociaux aux outils numériques, ce qui permettra "par ricochet de promouvoir ces outils auprès des publics précaires".
Avec les fonds de ce dispositif, les associations doivent "amorcer" des projets ou "moderniser" leurs actions, mais devront trouver d'autres sources de financement pour en assurer le fonctionnement à plus long terme, a expliqué la délégation interministérielle à la lutte contre la pauvreté.
Par exemple, celles qui procurent des denrées alimentaires aux plus démunis pourront s'acheter de nouveaux camions, mais les fonds de l'appel à projet ne pourront pas servir à financer les denrées elles-mêmes.