Le gouvernement va déployer plusieurs mesures pour améliorer la qualité d'accueil des tout-petits dans les crèches, a annoncé mercredi le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, qui veut notamment faciliter les contrôles des établissements et aider le secteur à augmenter les salaires des professionnels.
"Nous mettrons en place des contrôles plus fréquents, plus ciblés. Plutôt que de vérifier la hauteur des poignées de porte, il faut surtout vérifier que les enfants vont bien", a souligné le ministre dans une interview au Parisien, mise en ligne mercredi soir.
"Il faut sortir des normes sanitaires pour mieux contrôler le bien-être de l'enfant, le respect de son rythme. Les professionnels de crèches ne sont pas là pour garder des enfants mais pour les accompagner dans leur éveil", a insisté M. Combe, qui doit détailler ces annonces lors d'un déplacement à Nancy vendredi.
Ces mesures surviennent quelques semaines après que l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a préconisé de profondes réformes pour mieux prévenir les maltraitances aux enfants dans les crèches, et souligné que la "qualité de l'accueil" y laissait parfois à désirer.
Après les annonces de la Première ministre, début juin, qui portaient notamment sur la création de milliers de places supplémentaires dans les crèches, il s'agit cette fois de déployer le volet "qualitatif" des réformes prévues pour ce secteur, a expliqué à l'AFP l'entourage du ministre.
Une réflexion est en cours en vue de créer une plateforme centralisée de signalement des maltraitances, a ainsi annoncé M. Combe au Parisien. "Nous tiendrons à ce que les lanceurs d'alerte ne soient pas inquiétés par leur hiérarchie ou les gestionnaires du groupe. Nous protégerons ceux qui signalent", a-t-il affirmé.
Un "référentiel de bonnes pratiques professionnelles" sera mis en place, et les salariés des crèches disposeront de temps dédiés - et rémunérés - pour des réunions visant à améliorer leurs pratiques, a encore énuméré le ministre.
Le gouvernement va par ailleurs "intervenir directement pour revaloriser les salaires", et aider ainsi un secteur qui peine à recruter et où 10.000 postes sont à pourvoir, a souligné M. Combe. "Nous avons prévu d'accorder 200 millions d'euros chaque année pour accompagner les revalorisations", qui pourront atteindre "+10% en moyenne pour les auxiliaires de puériculture et +6% en moyenne pour les éducateurs de jeunes enfants", a-t-il précisé.