Le goût de l'entrepreneuriat semble s'éroder dans les TPE, selon une étude

Le goût pour l'entrepreneuriat semble s'éroder dans les très petites entreprises (TPE, moins de vingt salariés), selon le baromètre trimestriel Fiducial publié cette semaine.

L'étude, menée par l'IFOP, montre un grand pessimisme au quatrième trimestre. Dans ce baromètre, réalisé entre la chute du gouvernement Barnier début décembre et la mise en place du gouvernement Bayrou début janvier, les patrons ne sont que 17% à avoir confiance dans les mesures économiques qu'on leur annonce, soit 14 points de moins par rapport au trimestre précédent et le résultat le plus faible depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.

Ils sont 86% à être inquiets pour l'économie française et même pour leur propre activité: +8 points en trois mois, à 56%, au plus haut depuis mi-2016.

En outre, 46% disent avoir des difficultés financières, contre 36% en octobre.

Dans ce contexte, le goût pour l'entrepreneuriat s'émousse: 71% (contre 73% en 2010) seraient prêts à "retenter l'aventure", mais seulement 47% déclarent qu'ils la retenteraient "certainement", contre 56% en 2010.

De même, une majorité de chefs d'entreprise (53%) recommanderaient encore à leurs descendants de devenir patron, mais c'est 10 points de moins par rapport à 2010.

La part de ceux qui veulent maintenir ou accroître leur activité dans les dix ans est de 57%, contre 71% en 2010.

Trente-huit pour cent des entrepreneurs veulent maintenir la taille de leur entreprise, c'est 13 points de moins qu'en 2010 (51%), au profit surtout d'une cessation ou d'une transmission d'activité.

Quatre pour cent veulent réduire la taille de l'entreprise (contre 1% en 2010) et 19% l'augmenter (contre 20%).

"On est à un moment où la phase de changement de taille est moins fréquente qu'elle pourrait l'être dans un environnement différent", a résumé mercredi, devant l'association des journalistes des petites et moyennes entreprises (AJPME), le directeur des Études de BPCE Alain Tourdjman.

"Il faudrait se focaliser davantage sur le potentiel de croissance des entreprises plutôt que de se gargariser d'un million de créations par an", selon lui.

Les créations d'entreprises ont atteint un record en 2024, a annoncé vendredi l'Insee, avec plus de 1,11 million, dont une grande majorité (64,5%) de micro-entreprises.