Le Conseil de Paris vote son soutien à la piétonnisation dans un climat houleux

La majorité municipale d'Anne Hidalgo a voté jeudi sans surprise son soutien à la piétonnisation des berges de Seine rive droite, au terme d'un débat par moment houleux qui s'est concentré sur l'absence en séance de la maire PS de Paris.

Le débat en Conseil de Paris, interrompu après une bronca en fin de matinée puis repris dans l'après-midi, était destiné à approuver un voeu de l'exécutif sur la piétonnisation des berges au coeur de la capitale, mesure-phare et très polémique de la maire PS.

La piétonnisation a été annulée le mois dernier par le tribunal administratif. Mais en attendant l'examen d'un appel, Mme Hidalgo a repris un arrêté de fermeture à la circulation sur 3,3 km de la voie Georges-Pompidou.

La majorité municipale PS-PCF-PRG et écologiste, rejointe par la France insoumise, a voté pour que la Ville de Paris "mette tout en oeuvre pour éviter le retour de la circulation automobile", au nom de la lutte contre la pollution et de la santé des habitants.

Le groupe LR et indépendants a voté contre, l'UDI-Modem et les constructifs de droite et de gauche se sont abstenus, pour des raisons diverses tout en se prononçant pour la piétonnisation.

"Une autoroute urbaine en coeur de ville, c'est terminé", a assuré Jérôme Dubus (PPCI, pro-Macron, ex-LR) en réservant ses flèches à la "précipitation, l'arrogance et l'aveuglement" de la maire de Paris.

"Nous sommes favorables à la piétonnisation", a lancé le LR Jean-Baptiste de Froment, très applaudi, ironiquement, par la majorité, avant de reprendre "mais pour une piétonnisation réussie". Et de proposer un référendum local et une étude "exacte" d'impact.

"Empêtrée dans une succession de ratages, la maire tente de ressouder une majorité de plus en plus désunie", a estimé Florence Berthout, présidente du groupe LR et indépendants, en expliquant son vote contre le voeu.

L'exécutif "demande la ratification d'une décision déjà prise", a dénoncé le sénateur LREM Julien Bargeton en notant une "forme de piège" lors d'une intervention très remarquée pour cet ex-adjoint PS.

En proposant de "sortir par le haut" et un concours d'urbanisme pour aménager les berges, Eric Azière (UDI-MoDem) a lancé : "Vous portez la responsabilité de tous ces faux départs", à l'adresse de la maire, absente.

C'est cette absence qui a concentré la colère de l'opposition dans la matinée. Celle-ci a refusé de siéger en l'absence "inadmissible" et "impérative" selon des élus, de la maire.

Le débat, rapidement interrompu, avait démarré aux cris de "où est la maire ?" de toute l'opposition qui réclamait la présence de l'élue, avec force claquements de pupitres et interruptions de séance.

Dans la matinée, son entourage a fait savoir que Mme Hidalgo était "occupée à piloter le bon fonctionnement des services publics municipaux pour les Parisiens en ce jour de grève nationale".

En début d'après-midi, elle était en rendez-vous à Matignon avec Edouard Philippe, selon la même source.

Mme Hidalgo est revenue en séance en fin d'après-midi pour le vote sur sa récente annonce d'une gratuité du passe Navigo à destination des seniors et des adultes handicapés, sous conditions de ressources.

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