Le concours d'accès aux écoles d'aide-soignants supprimé dès septembre, selon Mme Buzyn

Les écoles d'aide-soignants recruteront dès septembre leurs étudiants sur dossier et non plus sur concours, a annoncé jeudi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui souhaite ainsi renforcer l'attractivité de ce métier, en particulier dans le secteur de l'aide aux personnes âgées.

"Je souhaite que nous supprimions le concours d'entrée" dans les instituts de formation des aides-soignants (Ifas) "dès septembre 2020", a déclaré la ministre lors d'une visite à l'Ifas de Nanterre, près de Paris.

Cette mesure figurait parmi les recommandations de l'ancienne ministre Myriam El Khomri dans son rapport sur la revalorisation des métiers du grand âge, remis au gouvernement en octobre.

"Nous voulons envoyer un signal en ouvrant le plus largement possible l'accès à la formation initiale", a expliqué Mme Buzyn, qui s'exprimait au côté de Mme El Khomri.

Le concours actuel de recrutement a vu le nombre de candidats chuter de 25% entre 2012 et 2017, et ce alors même que "les besoins sont immenses, et ils ne cesseront de grandir", selon la ministre.

Ce concours "ne permet pas de valoriser de façon satisfaisante certaine compétences humaines absolument essentielles", et sera donc remplacé par une sélection sur dossier, complétée par un entretien. Ce système permettra de "diversifier les parcours et favoriser les compétences et les projets plutôt que les connaissances", a-t-elle fait valoir.

Un mécanisme transitoire sera instauré "pour ne pas pénaliser celles et ceux qui préparent actuellement le concours", a précisé le ministère dans un communiqué.

La formation initiale passera de 10 à 12 mois, "autour de nouveaux enseignements comme le repérage des fragilités" ou "la prévention de la perte d'autonomie", selon la même source.

La ministre a par ailleurs annoncé la mise en place d'une nouvelle "formation collective certifiante" de trois semaines, "centrée sur les besoins des personnes âgées", et la création d'un fonds de 40 millions d'euros pour financer des actions de prévention contre les accidents et maladies professionnels, très fréquents dans ce secteur.

Mme Buzyn a rappelé que, depuis janvier, les aide-soignants exerçant en "Ehpad, en unités de soins longue durée ainsi qu'en service de soins de suite et de réadaptation ou de médecine gériatrique" bénéficient d'une nouvelle prime de 100 euros net par mois.

Cette mesure ne s'applique toutefois qu'aux agents de la fonction publique hospitalière, une "inéquité de traitement" vivement dénoncée ces derniers jours par les représentants du secteur privé, mais aussi des agents de la fonction publique territoriale.

Mme Buzyn a par ailleurs rappelé qu'elle présenterait "à l'été 2020" une loi sur le grand âge et l'autonomie, initialement annoncée pour 2019 et très attendue par les professionnels du secteur et les associations.

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