Le bras de fer continue entre le gouvernement et les laboratoires de biologie médicale

L'Assurance maladie a dit mardi regretter "profondément" l'appel à la grève lancé par les biologistes libéraux à compter du 14 novembre et continuer "à privilégier le dialogue avec les représentants de ce secteur".

Cette réaction fait suite à l'appel à la "grève reconductible" des syndicats de biologistes, après une réunion lundi soir avec Thomas Fatôme, le directeur général de l'Assurance maladie, qui a selon eux "fermé la porte à toute négociation".

Venus discuter d'une ponction limitée à 250 millions d'euros, comme prévu dans le budget de la Sécu, mais "sur la seule année 2023", ils expliquent avoir au contraire reçu "une nouvelle proposition de rabot plus salée encore que celle envisagée initialement": 280 millions l'an prochain, puis 322 millions par an jusqu'en 2026.

L'Assurance maladie "regrette profondément (cet) appel à la grève" et assure dans un communiqué que ses propositions "sont pleinement soutenables" pour le secteur de la biologie, "compte tenu du niveau de rentabilité constaté en 2019" et "des effets de la crise sanitaire qui a encore fortement soutenu l'augmentation de cette rentabilité".

"Avec un excédent brut d'exploitation de 3 milliards, ils peuvent faire un effort de 250 millions", a également déclaré le ministre de la Santé, François Braun, lors d'une rencontre mardi matin avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

"Je maintiens la cible, cela aboutira", a-t-il affirmé, ajoutant que "les discussions sont ouvertes" sur "la meilleure façon d'y arriver".

Les tractations avaient déjà été suspendues pendant une semaine, lorsque les laboratoires ont cessé de transmettre les résultats des tests Covid à l'Assurance maladie entre le 27 octobre et le 3 novembre. Un boycott jugé "inadmissible" par le gouvernement.

Les biologistes ont par ailleurs reçu l'appui des 11 syndicats des Libéraux de Santé (LDS), qui "apportent leur soutien" à la grève annoncée, s'estimant "tous menacés".

"Il est impensable que l'État et l'Assurance maladie décident unilatéralement la tarification de l'ensemble des professions de santé libérales", expliquent-ils dans un communiqué.