Un avion vert ? "Et on va chercher le Yéti...", s'est agacée vendredi la députée écologiste Sandrine Rousseau, lançant un appel pour "prendre des mesures très fortes" contre les conséquences du réchauffement climatique, face à "situation d'effondrement".
Interrogée sur franceinfo à propos des annonces attendues vendredi d'Emmanuel Macron favorables au développement de l'avion "zéro émission", elle a répondu: "cela dit tout".
"Ca n'existe pas l'avion zéro émission et toutes les prévisions disent qu'éventuellement on pourrait avoir un avion à hydrogène qui transporte éventuellement des passagers, éventuellement en 2050", a-t-elle ironisé.
Décrivant "une situation d'effondrement", elle a appelé à "prendre les rênes des politiques publiques" pour que "tout de suite, nous prenions des mesures très fortes comme la diminution du nombre de voyages en avion, comme le fait de ne plus détruire et de protéger, le fait de diminuer les pesticides".
Sinon, "on le fera dans le chaos et le chaos ne permettra pas d'avoir une politique de justice sociale", a-t-elle complété.
Elle a de même défendu un "diminution du temps de travail dans la vie", car "la décroissance, de toute façon on va la subir", "elle est inévitable".
"La seule chance que l'on ait", a-t-elle prévenu, c'est de réduire le temps de travail, mettre en place "des politiques de transport public", accompagner "l'isolation des logements", "développer le fret ferroviaire".
"Plus nous investissons aujourd'hui, moins nous aurons d'argent à investir demain", a-t-elle rappelé, "l'inaction coûte bien plus cher que l'action".
Sandrine Rousseau a enfin critiqué le "manque de mobilisation de l'État" dans la mise en place des zones à faibles émissions. Ce programme visant à bannir les véhicules les plus polluants des grands agglomérations doit être généralisé d'ici le 31 décembre 2024.
Aujourd'hui, "entre 40.000 et 97.000" personnes meurent de la pollution chaque année, a rappelé la députée de Paris et "les principales victimes de cette pollution de l'air sont les gens qui habitent le long des axes routiers, soit les personnes les plus pauvres".
Mais ces personnes sont aussi celles qui possèdent le plus de véhicules polluants, a-t-elle reconnu, plaidant pour un "accompagnement" à l'achat de véhicule propre et pour développer les transports publics, plutôt que de "gérer ça par l'interdiction".