Emmanuel Macron et son gouvernement n'ont "qu'une seule solution" pour mettre fin à la crise des "gilets jaunes": "accepter le moratoire sur les taxes énergies", a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains).
Alors que l'exécutif maintient son cap, "les faits et les évènements vont tout doucement s'imposer jusqu'à ce qu'il y ait un réexamen", a estimé M. Larcher dans un entretien accordé à Valeurs actuelles.
"Notre responsabilité, c'est d'écouter, de rapporter, de ne jamais sombrer dans le populisme mais de dire la vérité sur l'état du pays. Le gouvernement n'a qu'une seule solution aujourd'hui: accepter le moratoire sur les taxes énergie", a développé le président du Sénat.
"Dans un moment de crise comme nous le traversons, le président de la République doit entendre les propositions du Sénat. Des mesures en faveur du pouvoir d'achat ont été votées. Sans établir un contre-budget, nous proposons la suppression de la hausse de cette fameuse taxe carbone, censée rapporter 2,8 milliards d'euros, sans dégrader le déficit de l'Etat", a également déclaré le sénateur des Yvelines.
"Je partage le souci de l'écologie, mais pourquoi n'agit-on pas aussi sur les importations venues de Chine, et ce qu'elles signifient en émission carbone, quand on demande des efforts à ceux qui sont contraints de faire 50 km pour aller travailler, qui roulent au diesel et n'ont pas les moyens de changer de voiture même avec une prime de 4000 euros ?", a-t-il lancé.
Douze des treize présidents de régions ont également prôné un "moratoire sur la hausse des taxes prévues au 1er janvier".
La présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) Marine Le Pen a de son côté estimé mercredi que "la seule solution" pour sortir de cette crise était la dissolution de l'Assemblée nationale.
Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez a quant à lui demandé à M. Macron de soumettre sa politique écologique fiscale au referendum.
Édouard Philippe a défendu mercredi la ligne "déterminée" mais "raisonnable" de l'exécutif face au mouvement des "gilets jaunes", qu'il se dit désormais prêt à recevoir et qu'il souhaite associer à la concertation voulue par Emmanuel Macron. Mais l'un des deux "gilets jaunes" reçu mardi par le ministre François de Rugy a appelé à une nouvelle manifestation samedi sur les Champs-Elysées.