Lancement du 2e plan national d'adaptation au changement climatique

Comment mieux préparer la France aux changements climatiques et à ses aléas ? C'est l'objet du deuxième plan national d'adaptation au changement climatique présenté mercredi par le ministre de la Transition écologique François de Rugy.

Face au changement climatique et à ses effets en France - épisodes de canicule, sécheresses, ouragans en Outre-Mer ou pluies torrentielles comme dans l'Aude, "nous sommes obligés d'agir sur les deux fronts, à la fois les causes et les effets", a déclaré le ministre de la Transition écologique François de Rugy lors d'une conférence de presse.

Ce plan, après le premier qui allait de 2011 à 2015, a été élaboré dans l'idée qu'"il fallait changer d'échelle", a-t-il poursuivi. Il bénéficiera d'un budget de 3,5 milliards d'euros sur cinq ans, contre 17 millions pour le précédent.

Il ne s'agit toutefois pas de nouveaux financements mais d'une réorientation d'une partie des budgets des six Agences de l'eau, qui couvrent le territoire et sont en charge de la protection des ressources en eau.

Le plan insiste sur "l'enjeu territorial" et "les solutions fondées sur la nature", a précisé le sénateur de Loire-Atlantique Ronan Dantec, qui préside une commission chargée du suivi de sa mise en oeuvre.

Il se base sur l'hypothèse d'une hausse moyenne des températures de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. La progression est déjà de 1,5°C en France métropolitaine, selon Météo France.

A l'avenir, 50% des forêts situées dans l'Hexagone pourraient être soumises à des risques élevés d'incendie dès 2050, les cultures agricoles pourraient voir leurs rendements stagner et 2 milliards de m3 d'eau pourraient manquer en 2050 du fait de la sécheresse, rappelle le ministère.

Le plan se concentre sur dix impacts du changement climatique: les inondations, les risques de submersion à cause de la hausse du niveau de la mer, notamment de voies ferrées, les cyclones, la sécheresse, les crues, les vagues de chaleur, les incendies, la baisse de l'enneigement et ses conséquences pour les stations de ski, la biodiversité et l'économie.

Pour y faire face, la France se dotera de six canadairs, la vigilance météo sera renforcée avec cinq nouveaux radars à horizon 2021, les territoires à risque seront identifiés, des normes dans les bâtiments et les infrastructures pourraient être revues pour prendre en compte le climat futur.

Le ministère souhaite aussi que le changement climatique soit intégré dans les programmes scolaires et mieux informer la population en cas de risque de catastrophe naturelle, avec par exemple 15 sirènes déployées aux Antilles.