Les pistes de ski de l'Alpe du Grand Serre, près de Grenoble, ont ouvert samedi pour une nouvelle saison, la station familiale de moyenne montagne bénéficiant d'un nouveau sursis malgré des menaces de fermeture.
Cette station "fait partie de la famille", assure Régis, résident de La Mure, une commune située à une vingtaine de kilomètres de là. "On l'a intégrée à notre façon de fonctionner toute l'année".
"Ca fait mal de savoir que ça pourrait ne pas repartir. On croise les doigts" à chaque fois, reconnaît le skieur.
La station bénéficie cette saison encore d'un sursis: le groupe Sata, qui gère les remontées mécaniques de l'Alpe d'Huez et des 2 Alpes, a proposé à la communauté de communes de la Matheysine d'éponger un éventuel déficit pour prolonger l'exploitation de la saison 2025-2026.
"Il faut nous laisser nous réinventer mais il faut du temps", plaide Raymond Maslo, le maire de la commune de La Morte, petite commune qui compte 158 habitants permanents et 560 résidences secondaires.
Les remontées mécaniques réalisent 95% de leur chiffre d'affaires en hiver, estime cet élu, quand "un euro dépensé sur un forfait de ski, c'est un peu plus de dix euros de retombées économiques sur le territoire".
Dans son magasin de location de matériel de ski, Lionel Vincent est à la fois soulagé et fatigué. "Ca va faire un an et demi, deux ans que ça dure. C'est usant", dit-il. "On navigue à vue, c'est très compliqué."
Pour l'instant, assure-t-il, "on a encore besoin du ski pour passer petit à petit vers des activités printemps-été."
En haut de la piste, un groupe de jeunes skieurs, accompagnés d'un moniteur, descendent du télésiège.
"Tous les scolaires du plateau matheysin et de la vallée de la Romanche ont attendu la décision finale, ils sont tous restés là. Et ils nous ont dit que le ski scolaire allait s'arrêter si la station s'arrêtait", a raconté à l'AFP Florent Battistel, directeur de l'ESF de l'Alpe du Grand Serre.