L'affichage du coût environnemental des vêtements a été validé par la Commission européenne, a annoncé vendredi le ministère de la Transition écologique, ce qui devrait permettre son déploiement en France "dès le second semestre" sur la base du volontariat.
Cet affichage est "une arme efficace pour l'État pour réduire l'impact environnemental, économique et social désastreux d'une ultra fast-fashion produite dans des conditions bien moins exigeantes qu'en France ou en Europe", souligne la ministre Agnès Pannier-Runacher dans un communiqué, rappelant que l'industrie textile était "l'une des plus polluantes au monde".
La mise en place de ce dispositif s'inscrit dans un contexte difficile pour les marques textiles européennes et françaises qui subissent notamment la concurrence agressive des géants chinois SheIn et Temu.
L'affichage environnemental des vêtements permet selon Agnès Pannier-Runacher de "protéger" les "emplois" en France, en attendant la proposition de loi réglementant la "fast fashion", examinée au Sénat à partir du 2 juin, qui ira "également en ce sens", promet la ministre.
Mais le dispositif doit encore être validé par le Conseil d'État et entrera en vigueur "juste avant" ou "juste après" la trêve estival, précise le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher.
Ce dernier justifie par ailleurs le caractère non obligatoire de cet affichage par la volonté de ne pas "fragmenter" le marché européen, ce qui aurait pu "rendre réticente la Commission européenne à valider le dispositif".
Cet écoscore, initialement prévu par la loi Climat et Résilience (2021) devait à l'origine être obligatoire dès 2024. Mais le projet avait pris du retard, notamment face aux réticences de certains professionnels du secteur textile.
La méthode de calcul de l'affichage environnemental des vêtements s'appuie notamment sur celle du PEF (Environmental Footprint Methods), recommandé par l'Union européenne, qui comprend 16 critères dont les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'eau ou la toxicité.