L'affaire des dîners fastueux et autres révélations concernant l'ex-président de l'Assemblée nationale François de Rugy suscitait mardi les plus vives condamnations au Palais Bourbon, certains appelant à des règles renforcées mais aussi à faire attention aux "excitations estivales".
"Il faut naturellement attendre la fin des enquêtes mais le mal politique est fait", estime Annie Genevard, vice-présidente LR de l'Assemblée.
Les images des dîners à l'Hôtel de Lassay "accréditent l'idée que décidément, rien de va plus entre les Français et leurs représentants politiques, qu'ils seraient dans un autre monde", ce qui constitue "un danger majeur pour notre démocratie et c'est ce qui suscite notre colère à nous les parlementaires", a-t-elle ajouté auprès de l'AFP, rappelant que les frais des députés sont contrôlés.
"La moralisation, elle ne peut pas que fonctionner pour les membres de l'opposition et que pour les députés de base", renchérit Julien Aubert (LR).
Porte-parole des députés PCF, Sébastien Jumel a dit aussi devant la presse sa "préoccupation devant le fossé qui continue de grandir entre ceux qui nous gouvernent et la réalité quotidienne que vivent nos concitoyens".
"On pourrait sourire de voir combien celui qui a abîmé le Parlement (...) donne du sens à l'adage +faites ce que je dis mais pas ce que je fais+", mais cela "nous fait sourire jaune car nous vivons une véritable crise de la République", a-t-il ajouté au sujet de l'actuel ministre de la Transition écologique.
"Il y a quelque chose qui le protège un peu, c'est que M. Macron a fait pareil : la réparation des moquettes de l'Elysée, la piscine du Fort de Brégançon", affirme Eric Coquerel (LFI).
"Il est toujours temps de condamner, de sanctionner quand la réalité des faits est établie", a jugé pour sa part Jean-Christophe Lagarde (UDI et indépendants). Mais "il n'y a pas de règle à l'Assemblée nationale concernant le président" et "nous devons nous (y) atteler", prône celui qui se "méfi(e) toujours des excitations et encore plus estivales".
Les images "ont choqué" et les députés PS feront "des propositions à la rentrée" pour "fixer des règles sur le bon usage des frais de représentation et sur la façon dont on peut ou non faire des travaux dans les palais de la République", a indiqué leur porte-parole Boris Vallaud.
"Il faut attendre les résultats de l'enquête", plaident les députés MoDem. Lors de la réunion hebdomadaire à huis clos des députés LREM, le président de l'Assemblée Richard Ferrand a aussi rappelé mardi matin la nécessité d'avoir "des faits".
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