S'adapter aux fortes chaleurs ne fait pas encore partie de toutes les stratégies de rénovation des bâtiments des bailleurs sociaux, qui se penchent sur cet enjeu de façon hétérogène, selon une étude publiée mercredi par l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols).
Parmi les 40 bailleurs sociaux interrogés, l'Ancols a constaté que les plus mobilisés face à l'enjeu d'amélioration du confort d'été "ont en général un parc important, ou un territoire exposé aux fortes chaleurs (typiquement le sud de la France et les grandes métropoles exposées aux îlots de chaleur urbains), ou encore de forts enjeux de vieillissement de leurs locataires".
Ces bailleurs considèrent l'adaptation comme "une priorité, au même titre que la décarbonation", alors que d'autres se concentrent sur le confort thermique d'hiver et l'amélioration de la performance énergétique, poursuit l'Ancols dans son rapport.
"Enfin, un certain nombre de bailleurs amorcent leur réflexion sur le confort d'été et commencent à structurer une stratégie", mais d'autres contraintes à respecter les ralentissent.
L'agence préconise d'améliorer le suivi des risques et vulnérabilités des bâtiments et de rendre systématique la question du confort d'été dans les stratégies patrimoniales et les projets de réhabilitation.
L'absence de réglementation spécifique au confort d'été n'aide pas à faire remonter cet enjeu dans les priorités des bailleurs sociaux, à la différence de la performance énergétique, avec l'interdiction de louer les logements les plus énergivores.
"Les bailleurs interrogés ont une connaissance partielle des caractéristiques de leur parc immobilier pour ce qui concerne les éléments spécifiques au confort d'été (protections solaires, type et isolation des toitures, caractère traversant)", selon l'Ancols, qui voit là un "frein majeur", perçu comme "difficile à combler à court terme" par les bailleurs.
En cas de travaux, "la grande majorité des bailleurs privilégie des solutions passives, dites +simples+ et +robustes+ (occultations et ventilations manuelles, isolation, etc.)", plutôt que des solutions qui peuvent être plus performantes mais dont le coût et la maintenance rebutent.
"Les bailleurs interrogés ont unanimement une politique de non-climatisation des logements fondée sur des problématiques économiques pour le locataire et de maintenance", ajoute l'agence de contrôle.
En outre-mer, les bailleurs sociaux interrogés, "confrontés à d'autres priorités telles que la sécurité, l'état des logements et l'accessibilité, ne disposent pas forcément des ressources nécessaires pour approfondir" la question du confort thermique, et manquent d'indicateurs et d'outils spécifiques à leurs territoires.