L'accord UE/Mercosur doit être "stoppé", réclament écologistes, éleveurs et syndicats

Le collectif Stop-Ceta, qui regroupe ONG, syndicats et partis politiques, et le premier syndicat d'éleveurs de France ont réclamé vendredi l'abandon de l'accord commercial entre l'Union européenne et la zone du Mercosur, le jour de la publication d'un rapport très critique sur cet accord.

Jugeant le constat de ce rapport "implacable", le collectif estime que "cet accord UE-Mercosur, qui vise essentiellement à exporter des voitures européennes pour importer plus de viande sud-américaine, doit être stoppé".

Il demande donc au président français Emmanuel Macron de faire "à Bruxelles ce qu'il affirme à Paris", c'est-à-dire de construire "une alliance d'États membres en mesure de bloquer cet accord dès son examen au sein du Conseil européen, et remettre à plat la politique commerciale européenne".

Un rapport remis ce vendredi au Premier ministre Jean Castex estime que cet accord signé à l'été 2019 entre l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) "représente une occasion manquée pour l'UE d'utiliser son pouvoir de négociation pour obtenir des garanties solides répondant aux attentes environnementales, sanitaires et plus généralement sociétales de ses concitoyens".

Il est le fruit du travail d'une commission d'évaluation, présidée par l'économiste de l'environnement Stefan Ambec, et chargée en juillet 2019 de conduire une évaluation indépendante sur les "effets potentiels (...) en matière de développement durable" de cet accord qui doit encore être ratifié par tous les parlements nationaux pour être définitivement validé.

Certains l'ont déjà rejeté et la chancelière allemande Angela Merkel a émis de "sérieux doutes" à son sujet, tandis qu'Emmanuel Macron avait menacé de ne pas ratifier l'accord si le gouvernement brésilien ne prenait pas les mesures nécessaires pour protéger la forêt amazonienne.

Le collectif Stop-Ceta, du nom de l'accord commercial entre le Canada et l'UE approuvé par le Parlement européen en 2017 et en cours de ratification, regroupe plus d'une centaine d'organisations nationales et locales, comme les ONG Attac, Les amis de la Terre, la Confédération paysanne, le parti Europe Ecologie Les Verts, la CGT, France nature environnement, Greenpeace ou encore le Parti communiste français.

La Fédération Nationale Bovine (FNB), premier syndicat d'éleveurs affilié à la FNSEA, a aussi demandé l'arrêt immédiat de l'accord UE-Mercosur, ainsi que celui du CETA déjà signé avec le Canada.

"Nous sommes exactement d'accord avec les ONG qui défendent l'environnement, avec un enjeu supplémentaire qui est la défense de notre métier d'éleveur, des standards de production européens, et de notre modèle qui ne doit pas être utilisé à Bruxelles comme variable d'ajustement" dans les discussions commerciales, a déclaré à l'AFP Bruno Dufayet, président de la FNB.

"Nous demandons que le président Macron ne ratifie par le Mercosur au conseil européen d'octobre et que la France fasse pression pour stopper l'application provisoire du CETA, l'accord avec le Canada, dont un récent rapport de la Commission montre qu'il ne protège pas les consommateurs européens contre l'importation de viandes hormonées", a-t-il ajouté.

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