La start-up franco-allemande The Exploration Company décroche son premier contrat majeur

La start-up franco-allemande The Exploration Company, qui développe une capsule spatiale, a conclu avec l'américain Axiom Space un accord pour livrer du fret à sa future station spatiale privée, un contrat majeur pour la jeune entreprise créée il y a deux ans.

Avec cet "accord de pré-réservation", "c'est la première fois qu'une capsule spatiale européenne est choisie par un opérateur privé d'une station spatiale pour développer des services de transport de fret de la Terre vers l'espace et vice-versa", se félicite The Exploration Company dans un communiqué dévoilé lundi.

Pour la jeune entreprise, cet accord permet, avec d'autres contrats de moindre envergure récemment conclus, de voir son carnet de commandes passer de moins de 10 millions à 160 millions d'euros.

L'ambition de la société est de construire une capsule, Nyx, qui pourra revenir sur Terre en amerrissant après avoir livré sa cargaison en orbite.

Avec 5 à 7 stations spatiales en orbite terrestre et une autre autour de la Lune d'ici à la fin de la décennie, ainsi que les missions appelées à se développer sur la Lune, les besoins logistiques vont se multiplier.

"Le marché vers les stations et la Lune est aujourd'hui de 3 à 5 milliards de dollars par an. Vers 2035-2040, les prévisions vont de 30 à 100 milliards par an", rappelle Hélène Huby, directrice générale de The Exploration Company.

Une démonstration technique, avec une première "bébé-capsule" de quelques dizaines de kilogrammes, doit voler en décembre, avant une deuxième, de 1,6 tonne, fin 2024.

Au-delà des 60 millions d'euros de financement déjà assurés, une autre levée de fonds sera alors nécessaire pour construire la capsule finale, de 8 tonnes, qui pourra emporter 4 tonnes de fret.

Celle-ci doit voler en 2026 et s'arrimer pour la première fois à une station spatiale -Axiom ou la station spatiale internationale ISS- l'année suivante.

Si elle se félicite du contrat avec Axiom - qui entrera en vigueur quand certaines étapes techniques auront été validées - Hélène Huby juge "assez choquant qu'on signe d'abord avec un Américain" et non avec l'Agence spatiale européenne (ESA) comme "client d'ancrage".

Pour cela, il faut que les Etats membres de l'ESA décident de se lancer dans l'exploration spatiale. "Il y a une opportunité avec le sommet spatial européen en novembre" à Seville, affirme-t-elle à l'AFP.

"Il faut que les Européens se réveillent et disent oui à l'exploration spatiale. C'est un énorme business et si on ne développe pas cette capacité (de logistique spatiale, ndlr) on sera +out+", redoute-t-elle.