"Ce rendez-vous de dimanche tombe à pic", dit le patron de la CGT Philippe Martinez: syndicats et associations appellent à manifester partout en France dimanche pour la traditionnelle Journée internationale du travail, une semaine après le second tour de la présidentielle.
Entre 100 et 150 points de rassemblement sont prévus dans le pays, selon la secrétaire confédérale CGT Céline Verzeletti. La manifestation parisienne partira à 14H30 de la place de la République, en direction de la place de la Nation.
"Il faut un vaste rassemblement pour que les citoyens se fassent entendre, les urnes c'est important mais la rue c'est essentiel", a déclaré mardi sur RMC le secrétaire général de la CGT, pour qui le mouvement social "ne peut pas attendre la rentrée" de septembre pour interpeller l'exécutif.
Selon une source policière, la mobilisation devrait être au niveau de l'an dernier, "entre 90.000 et 100.000 participants sur tout le territoire national". Le fait que le 1er mai tombe un dimanche et pendant les vacances scolaires pourrait être un frein à l'implication des salariés et des étudiants, reconnaît-on à la CGT.
En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur avait quant à lui fait état de 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale.
Au premier rang des revendications de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, auxquelles se sont jointes les organisations étudiante et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, "les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique", selon un communiqué du 7 avril.
Contrairement à l'année dernière, la confédération Force Ouvrière n'a pas signé cet appel national. En revanche l'Union régionale Île-de-France FO a cosigné un tract commun avec ces organisations et le secrétaire général de FO Yves Veyrier participera au point presse en amont de la manifestation parisienne.
Dans la matinée, M. Veyrier ira comme à l'accoutumée rendre hommage aux combattants de la Commune, devant le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise.
- "Belles paroles" -
Dans la ligne de mire des organisations syndicales, la réforme des retraites, alors que le président Emmanuel Macron a fait du recul de l'âge légal de départ à 65 ans un axe phare de son programme.
Leur inquiétude est d'autant plus vive que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'a pas exclu lundi d'utiliser l'arme du 49-3 pour faire adopter la réforme.
"C'est le contraire du dialogue et de la concertation, c'est un passage en force (...). Toutes les belles paroles se résument dans ce propos du ministre de l'Economie", a commenté M. Martinez qui ne croit guère aux promesses de changement de méthode du chef de l'Etat.
Les cinq confédérations représentatives (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) sont en contact pour "voir ce qui est possible en termes d'expression commune" sur le sujet des retraites, selon Mme Verzeletti. Ces réflexions pourraient déboucher "la semaine prochaine", a-t-elle précisé.
Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales seront également présentes, à l'appel du collectif Plus jamais ça.
"Dès le 1er mai, nous serons aux côtés du mouvement climat et du mouvement social pour commencer à exercer notre rôle de contre-pouvoir pendant ce deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron. Rejoignez-nous dans la rue. Nous avons besoin de tout le monde", a tweeté Greenpeace dimanche.
Les autorités seront par ailleurs attentives aux appels de l'ultra-gauche et de l'ultra-droite, alors que les dernières manifestations du 1er-Mai ont été émaillées d'incidents. L'an dernier, des militants et des véhicules syndicaux avaient été pris pour cibles place de la Nation.
La CGT avait désigné dans un premier temps un "important groupe d'individus dont certains se revendiquant +gilets jaunes+", avant de pointer la responsabilité de l'extrême droite.