La Rochelle: 400 manifestants contre un chantier de dépollution proche d'écoles

Quelque 400 enseignants, parents d'élèves et riverains ont participé vendredi à La Rochelle à une marche contre un chantier de dépollution d'un ex-site Enedis, tout proche de bâtiments scolaires où des professeurs ont dénoncé nuisances et émanations suspectes.

Réunis à l'appel de l'ensemble scolaire privé Fénelon-Notre-Dame, qui compte 2.700 élèves en primaire et secondaire, les manifestant ont brandi des panneaux "Non à la construction, non aux intoxications", ou "respirer ici = mourir".

Les locaux du groupe scolaire jouxtent une ancienne usine à gaz d'Enedis dont la dépollution est menée par Speed Rehab, filiale de Brownfields Gestion et Vinci Immobilier. L'école élémentaire publique Massiou se trouve également à proximité du site, destiné à accueillir un projet de résidence.

Philippe Misery, l'un des chefs d'établissement de Fénelon-Notre-Dame (350 salariés), a dénoncé une "inertie totale de la situation" et "trop de promesses non tenues de la part de Speed Rehab". "Nous ne sommes plus dans une phase de discussions, nous exigeons", a-t-il déclaré.

Au total, 27 enseignants et personnels de l'établissement ont exercé leur droit de retrait pour dénoncer des nuisances persistantes (odeurs, poussières, émanations) et exiger des mesures immédiates. Les cours n'ont pas été assurés vendredi après-midi. Ils avaient déjà été interrompus trois jours en novembre dernier avant que le préfet ne suspende le chantier.

"Nous voulons un confinement total du chantier, que notre air soit bon pour venir travailler", a déclaré une enseignante de sciences qui souhaite rester anonyme.

Enseignant d'EPS, Jean-Philippe Oudot, qui souffre de maux de tête et de gorge, a exercé son droit de retrait pour "protéger les élèves". Une quinzaine de salles de classes donnant sur le chantier ont été fermées depuis la rentrée.

Thibaut Guiraud, maire de La Rochelle, est venu apporter son "soutien" à cette marche, évoquant son "ras-le-bol" et la confiance "rompue depuis plusieurs mois" avec Speed Rehab.

Le cortège a rejoint l'agence Vinci Immobilier de La Rochelle pour en rencontrer la direction. Selon Philippe Misery, cette dernière a promis de fournir un calendrier en vue de satisfaire d'ici quelques jours les exigences des manifestants (la protection totale du chantier avec notamment un bâchage).

Jeudi soir, le préfet de Charente-Maritime Brice Blondel avait pris un arrêté de mise en demeure, sommant Speed Rehab de "sécuriser le site".

Vendredi, une partie du chantier de dépollution était recouvert de bâches, a constaté une correspondante de l'AFP.

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