La revue d'écologie chrétienne Limite s'arrête au bout de sept ans

La revue d'écologie Limite, fondée en 2015 par de jeunes chrétiens prônant la décroissance et la défiance envers le progrès technique, s'arrête après sept ans d'existence, a indiqué lundi son directeur et cofondateur, Paul Piccarreta.

Le 27ème numéro de cette revue trimestrielle, qui paraîtra jeudi, sera donc le dernier.

"La première raison est spirituelle: nous atteignons nos limites. La seconde est matérielle: depuis deux ans, nous perdons des abonnés et nous ne recrutons plus assez de nouveaux lecteurs", écrit M. Piccarreta dans un édito sur le site de la revue.

"La presse papier appartient à un monde en train de disparaître, ce n'est pas nouveau, mais le Covid-19 a rendu cette vérité plus cruelle encore", ajoute-t-il.

En sept ans, cette revue s'est vendue à près de 80.000 exemplaires, selon son directeur. Malgré cette diffusion restreinte, elle a bénéficié d'un positionnement original: fondée en 2015 pour promouvoir "une écologie intégrale", selon les termes de son manifeste, Limite revendiquait l'inspiration de l'encyclique Laudato si' du pape François, consacrée à l'écologie.

Certains de ses fondateurs étaient issus du mouvement catholique Les Veilleurs, proche de La Manif pour tous, collectif opposé en 2013 au mariage pour les couples de même sexe.

"Refusant la toute-puissance de la technique et de l'argent, Limite souhaite oeuvrer à la prise de conscience écologique en promouvant la sobriété, la relocalisation de nos existences, la convivialité et la fraternité", proclamait son manifeste.

"Nous avons tenté de redessiner les clivages sur de nouvelles bases: une critique frontale du capitalisme technologique doublée d'une attention première pour les plus pauvres et les exclus de notre société", explique M. Piccarreta dans son édito.

"Si Limite n'a jamais soutenu aucun parti, nous avons rassemblé des sensibilités politiques diverses", ajoute-t-il.

Dans un premier temps, la revue était assimilée à la droite conservatrice, à l'image d'une de ses cofondatrices, l'essayiste et journaliste Eugénie Bastié, partie en 2019. Depuis, Limite semblait plus proche de la gauche chrétienne.

"Nous n'avons jamais dévié de notre ligne, qui est une crête", assure toutefois M. Piccarreta. Selon lui, le but de la revue était de défendre "l'urgence écologique" et la "justice sociale", tout en posant "des limites morales" au "progressisme libéral".