L'agence française de recherche aérospatiale (Onera) a lancé mercredi le chantier d'un nouveau banc d'essai destiné à simuler des incendies de moteurs d'avions, dans le contexte d'importantes évolutions technologiques attendues ces prochaines années.
Soutenue par la région Occitanie qui a mobilisé des fonds européens, cette plateforme expérimentale, la première du genre en Europe, sera installée sur le site de l'Onera de Fauga-Mauzac (Haute-Garonne), à 30 km au sud de Toulouse, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'installation baptisée PyCoFiRe (Pyrénées Composite Fire Research) "recréera les conditions réelles d'utilisation de composants aéronautiques", a souligné l'Onera dans un communiqué.
Il s'agit en particulier de tester la tenue au feu des matériaux composites, dont le recours va encore augmenter au nom de l'allègement des aéronefs, selon l'agence.
Destiné à servir "aux industriels européens et français", ce banc simulant des parties de réacteur et dont l'inauguration est prévue début 2023 permettra de s'affranchir des équipements situés aux Etats-Unis pour les recherches de ce type.
Les industriels Airbus et Safran, ainsi que la co-entreprise de ces derniers, ArianeGroup, ont contribué au projet et en seront les premiers utilisateurs.
PyCoFiRe sera amené à fonctionner avec du kérosène, mais aussi des carburants renouvelables et à terme, de l'hydrogène, l'une des solutions privilégiées pour répondre au défi de la décarbonation du transport aérien et qu'Airbus veut voir aboutir en série en 2035.
Les avionneurs et motoristes cherchent également à remplacer le gaz utilisé dans les dispositifs de lutte contre les incendies intégrés aux réacteurs, l'actuel, le Halon 1301, étant préjudiciable à la couche d'ozone et interdit pour les futurs programmes.
Sur son site de Fauga-Mauzac, l'Onera abrite déjà plusieurs bancs d'essai, consacrés notamment à l'étude de la combustion des carburants, ainsi que deux souffleries utilisées par des constructeurs du monde entier.
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