La Polynésie française: cinq archipels et une large autonomie

Peuplée de près de 280.000 habitants, la Polynésie française compte cinq archipels répartis sur une superficie comparable à celle de l'Europe. Elle est dotée d'une très large autonomie.

118 îles

La Polynésie se compose de 118 îles couvrant une surface émergée d'environ 4.000 km2, dispersées sur 2.500.000 km2 dans l'océan Pacifique sud. Elle assure à la France une zone économique exclusive (ZEE) de cinq millions de km2.

Les Iles du Vent (dont Tahiti et Moorea) regroupent 75% de la population (plus de 210.000 habitants). Les deux plus grandes villes de Tahiti sont Faa'a (près de 30.000 habitants), dont le maire est l'ancien président indépendantiste Oscar Temaru, et Papeete (près de 27.000 habitants), centre administratif et commercial de la Polynésie.

Papeete est située à 17.100 km de Paris, 8.800 km du Japon, 6.200 km des Etats-Unis et 5.700 km de l'Australie. Le décalage horaire entre Tahiti et Paris est de 11 heures de moins en hiver, 12 heures en été.

Les Iles sous-le-Vent (Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora et Maupiti), où vivent plus de 36.000 Polynésiens (13%), ont vu doubler en 30 ans leur population notamment à cause de Bora Bora, la "perle du Pacifique", et ses hôtels de luxe. Son maire est l'ancien président autonomiste et UMP Gaston Tong Sang.

Les Iles Marquises sont habitées par 9.000 personnes, (3% de la population), les Australes de plus de 7.000 et les îles Tuamotu-Gambier de plus de 17.000.

La population légale a progressé de 2,9% entre 2012 et 2017, années des derniers recensements. Selon les projections, elle pourrait atteindre 384.000 en 2030.

La population est jeune, mais elle vieillit en raison de l'allongement de la durée de vie (77 ans) et de la baisse de la fécondité (1,8 enfant par femme).

Plus de 68% de la population parlent le français en famille et 30% une langue polynésienne.

Dépendante du tourisme

Après sept ans de croissance continue, le PIB s'est contracté de 10% en 2020.

Il s'établit à 17.000 euros, soit environ un tiers de moins que celui des métropolitains et 20% de moins que les Calédoniens. Le principal secteur d'activité, le tourisme, a beaucoup souffert de la pandémie de Covid-19: le nombre de visiteurs a été divisé par trois en 2020.

Selon une étude de 2016 qui n'a pas été renouvelée, 20% des Polynésiens vivent sous le seuil de pauvreté. Le taux de chômage était estimé à 14,5% en 2018, mais a augmenté avec la crise et reste sous-évalué, faute de caisse de chômage. Lors du dernier recensement, 22% des Polynésiens se déclaraient en recherche d'emploi.

Les inégalités sociales sont importantes: les 10% les plus riches gagnent neuf fois plus que les 10% les plus pauvres, alors que le ratio est à 3,5 en métropole.

Il n'existe ni allocation chômage, ni impôt sur le revenu, et la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS), la sécurité sociale locale, est déficitaire.

La Polynésie française est dépendante des transferts financiers de la métropole et souffre d'une balance commerciale très déficitaire.

Dirigée par un autonomiste

Treize gouvernements se sont succédé entre 2004 et 2013. Le gouvernement actuel est présidé par le leader autonomiste Edouard Fritch, qui dispose d'une forte majorité à l'Assemblée locale. Son principal adversaire politique est l'indépendantiste Oscar Temaru, qui a plusieurs fois présidé la Polynésie française.

La Polynésie est aussi marquée par les déboires judiciaires de son ancien président (ex-UMP) Gaston Flosse, homme fort de la Polynésie française à partir du début des années 80. La plupart des cadres de son parti ayant rejoint celui de son ancien allié Edouard Fritch, il ne pèse plus sur la vie politique locale. Mais, à 90 ans, il envisage toujours de se présenter aux prochaines élections territoriales.

De plus en plus autonome

Les Etablissements Français d'Océanie deviennent en 1946 un Territoire d'outre-mer (TOM) et prennent le nom de "Polynésie française" en 1957. Une grande autonomie va lui être donnée par étapes (1977, 1984, 1996) jusqu'à devenir une collectivité et même un "pays" en 2004.

L'Assemblée de Polynésie vote des lois et élit un président de la Polynésie française. Il compose son gouvernement. L'Etat, recentré sur ses missions régaliennes (défense, justice, sécurité, monnaie), est représenté par un Haut-Commissaire.

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