La Mutualité française promet un geste pour les assurés modestes en 2019

La Fédération nationale de la Mutualité française s'est engagée jeudi dans un communiqué à faire un "effort de solidarité exceptionnel" en neutralisant la hausse des tarifs pour les assurés les plus modestes en 2019, et a appelé à accélérer la mise en oeuvre du reste à charge zéro.

Les complémentaires santé (assureurs et mutuelles) avaient été reçues mardi par Emmanuel Macron, qui les a priées de geler leurs tarifs en 2019 et leur a donné 48 heures pour faire des propositions en ce sens. A l'issue de la réunion, elles ont seulement accepté de s'abstenir d'augmentations liées au "reste à charge zéro"pour des soins dentaires, optique et auditifs.

"En 2019, afin de faciliter l'accès aux soins de tous, les mutuelles s'engagent à un effort de solidarité exceptionnel pour neutraliser la hausse des tarifs des contrats souscrits le plus souvent par les plus modestes (dits +contrats au ticket modérateur+), via un mécanisme de compensation", a répondu la Mutualité française jeudi.

Elle précise que "4,3 millions de personnes protégées par une mutuelle pourront ainsi en bénéficier" et suggère que cet effort puisse "être amplifié par une baisse des taxes qui pèsent trop lourdement sur les contrats santé des Français (14,07 %)".

Par ailleurs, "afin de répondre aux attentes des Français en matière d'accès aux soins", le Conseil d'administration de la Mutualité Française, qui fédère une grande partie des mutuelles, "propose d'accélérer la mise en place de la réforme du reste à charge zéro" avec un déploiement "dès le second semestre 2019, et non d'ici 2021, comme prévu initialement".

Mais pour cela, "les mutuelles appellent l'ensemble des acteurs concernés - les pouvoirs publics, l'assurance-maladie, les complémentaires et les professionnels de santé - à se mobiliser", en précisant que "naturellement, les établissements mutualistes (opticiens, dentistes, audioprothésistes) s'y inscriraient et proposeraient les paniers de soins à reste à charge zéro".

Le président de la Mutualité française, Thierry Beaudet, déplore dans le communiqué des "critiques excessives" envers les mutuelles, récusant le terme de "sabotage politique" utilisé la semaine dernière par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Cette dernière l'avait utilisé à l'encontre de certaines complémentaires santé qui avaient justifié leurs augmentation par la réforme du "reste à charge zéro" censée entrer en vigueur par étapes entre 2019 et 2021.

Jeudi, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé "des hausses parfois spectaculaires" de tarifs prévues l'an prochain et demandé au gouvernement "d'agir par la loi" pour inverser la tendance.