La ministre Monique Barbut veut combiner nucléaire et renouvelables

La ministre de la Transition écologique Monique Barbut s'est dite favorable vendredi à une politique énergétique qui combine nucléaire et renouvelables, alors qu'elle a été accusée par l'extrême droite d'être hostile au nucléaire.

"Je considère pour ma part que notre système énergétique a besoin de ses deux jambes pour marcher: énergies renouvelables et le nucléaire. Vous constaterez, je l'espère, que je ne suis pas une anti-atome", a-t-elle affirmé lors d'une audition devant la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale.

Elle répondait au député Sébastien Humbert (RN), qui reprenait des critiques selon lesquelles Mme Barbut, ex-présidente de WWF France, souhaiterait la fin de l'électricité nucléaire.

"On ne pourra pas, dans ce pays, avoir juste de l'énergie nucléaire. C'est impossible de n'avoir qu'une seule source d'énergie, si vous voulez être en souveraineté énergétique. Il vous faut développer toutes les énergies possibles", a déclaré la ministre.

"On parle du nucléaire. On parle de l'éolien. On parle du solaire. On parle de l'hydraulique. On parle de la géothermie. Il y a de multiples sources d'énergie sur lesquelles nous devons travailler de concert", a-t-elle détaillé.

"Je suis convaincue qu'il existe une voie pour une écologie concrète du quotidien, accessible aux Français", a-t-elle affirmé aux députés en préambule.

Mme Barbut, 69 ans, a été nommée le 13 octobre ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, son premier poste gouvernemental.

Elle n'a jamais été élue, étant passée par des postes de fonctionnaire française puis internationale, en plus de la présidence de WWF France (2021-2023).

"Je suis issue de la société civile, et je suis venue au gouvernement par conviction pour ce combat de l'écologie. Cela vaut à la fois pour la lutte contre le dérèglement climatique, contre les pollutions, contre l'effondrement de la biodiversité terrestre et marine, mais aussi pour une gestion durable des ressources halieutiques et des forêts", a-t-elle expliqué.

"Le dérèglement climatique est chaque jour plus présent. Les signes sont partout: des vagues de chaleur précoces, des catastrophes climatiques, des glaciers qui fondent à un rythme alarmant. Mais en même temps, cette cause écologique ne doit pas être mise en opposition à la justice sociale", a ajouté la ministre.

Des députés de gauche lui ont reproché un budget 2026 insuffisant sur les questions écologiques.

"Le budget que je présente, qui d'ailleurs n'a pas été écrit par nous, comme vous le savez, c'est quand même un rêve en noir et blanc. Parce que c'est pas si mal que ça, compte tenu de la situation budgétaire. Maintenant, comme l'a dit le Premier ministre, c'est à vous de faire en sorte que ce rêve passe en couleurs", a répondu Mme Barbut.

"Je ne considère pas que l'État est le financeur de la transition écologique. L'État est là pour être sûr de mettre en place les lois, les règlements qui amènent l'économie dans son ensemble à aller vers les bonnes trajectoires", a-t-elle aussi dit.