La ministre de la Transition écologique s'interroge sur un possible essouflement des conférences onusiennes sur l'environnement et sur l'opportunité de continuer à en organiser chaque année, sans pour autant remettre en cause leur efficacité, dans une interview au Parisien mardi.
"Une question se pose : faut-il vraiment organiser des COP tous les ans ? On pourrait imaginer, comme le Président l'avait proposé, une COP conjointe qui lierait climat, biodiversité et désertification", déclare Monique Barbut, interrogée sur la "désertion" de certains grands dirigeants mondiaux sur les dernières COP et en particulier la COP30 qui va s'ouvrir au Brésil à Belem (10-21 novembre).
"Peut-être aussi que ce processus de négociation onusien s'essouffle. Cela doit nous amener à réfléchir à la manière de le rendre plus efficace pour refaire des COP des moments forts", ajoute la nouvelle ministre, nommée le 12 octobre.
L'ancienne présidente du WWF souligne malgré tout que certaines de ces grandes conférences annuelles sur le climat ont permis des avancées, citant l'"effet majeur" de la COP de Paris en 2015 sur l'infléchissement des émissions de gaz à effet de serre, "ce qui est un vrai progrès".
Elle regrette aussi que "le climat international, les conflits, le pouvoir d'achat occupent sans doute davantage les esprits des dirigeants de la planète".
Concernant la COP30, la ministre souligne son caractère "symbolique", dix ans après les accords de Paris et alors qu'elle aura lieu à Belem, porte de l'Amazonie.
"Mais les négociateurs n'auront en fait pas grand-chose à y négocier", ajoute-t-elle, faisant réference au fait que moins d'un tiers des nations ont à ce jour présenté de nouveaux engagements en matière climatique à horizon 2035.
Mardi matin, à son arrivée à une réunion décisive à Bruxelles, Mme Barbut a estimé que ce serait "un désastre" que les Européens ne parviennent pas à se mettre d'accord sur leur nouvel objectif climatique avant la COP30.