Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a défendu jeudi en Alsace l'action de l'Ademe, l'agence de la transition écologique, remise en cause ces derniers mois par plusieurs personnalités politiques pour réduire la dépense publique.
L'Ademe "apporte des solutions concrètes aux exploitations agricoles, aux entreprises, aux collectivités locales pour mettre en place du chauffage bas carbone compétitif ou qui permet de produire du bio-méthane", a souligné la ministre en déplacement sur une ferme laitière à Willgottheim (Bas-Rhin) qui a diversifié ses revenus en installant une unité de méthanisation avec le soutien de l'agence.
Défendant un "opérateur ultra compétent", elle a brocardé les "caricatures qu'on entend à Paris entre une extrême droite qui voudrait qu'on arrête tout et qui nous mette dans les mains des producteurs (d'énergies) fossiles russes, du Moyen-Orient, d'Algérie ou des Etats-Unis et une extrême gauche qui voudrait qu'on interdise toute activité économique sur notre territoire".
Elle a mis en avant les "solutions" développées par l'Ademe, "bonnes pour le revenu, bonnes pour le pouvoir d'achat", rappelant que "5 millions de logements aujourd'hui bénéficient d'un accès à des réseaux de chaleur" financés avec le soutien de l'agence.
Ces réseaux de chaleur, ce sont des "factures qui ne flambent pas lorsque le prix du pétrole ou le prix du gaz flambe à l'étranger", a-t-elle insisté.
Créée en 1992, l'Ademe est issue de la fusion de l'Agence pour la qualité de l'air, de l'Agence française pour la maîtrise de l'énergie et de l'Agence nationale pour la récupération et l'élimination des déchets. Elle a été décriée ces derniers mois par des personnalités de droite, comme la présidente LR du conseil régional d'Ile-de-France, Valérie Pécresse, et le président LR du Sénat Gérard Larcher.
Selon l'Inspection générale des Finances, l'Ademe "est le premier opérateur de la transition écologique des entreprises en termes de financements publics", avec 114 dispositifs d'aides représentant un montant total de 1,2 milliard d'euros en 2022.
Selon son rapport annuel, l'Ademe a accompagné "directement, financièrement et techniquement, 5.000 entreprises et 2.000 collectivités en 2024".
"Concrètement, 92% des sommes que l'État nous confie, on les investit aux côtés des porteurs de projets, que ce soit des chefs d'entreprise ou des élus de territoire", a assuré à l'AFP Sylvain Waserman, président de l'Ademe, ancien député modem et ex-maire de Quatzenheim (Bas-Rhin). "Parce que la transition écologique, c'est sur les territoires que ça se passe".