La manifestation prévue par des "gilets jaunes" samedi place de la Concorde doit être déclarée, a rappelé mardi le Premier ministre Édouard Philippe en réponse au leader de la France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon qui accusait l'exécutif de vouloir l'interdire.
"Pour manifester en France, il faut déclarer un projet de manifestation. Et ça n'est pas du tout accessoire, c'est important parce que ça permet notamment de sécuriser une manifestation", a déclaré le chef du gouvernement lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"Elle permet, cette règle, que les manifestations se passent bien. Nous n'avons (...) aucune intention de réprimer ou de diminuer en quoi que ce soit la liberté d'expression ou la liberté de manifestation. Mais nous voulons que cette liberté s'exprime dans le cadre de la loi, dans le respect de l'ordre public", a réaffirmé Édouard Philippe, en "constatant" qu'un certain nombre de gilets jaunes "se sont affranchis de cette règle" durant le week-end.
Jean-Luc Mélenchon accusait l'exécutif de vouloir interdire cette manifestation, dont un appel sur Internet rencontre un important succès. Il l'appelait à l'autoriser. Les Insoumis se rendront à la manifestation, avait-il ajouté.
"Pour le moment", aucune demande de manifestation samedi n'a été déposée, a indiqué mardi la préfecture de police de Paris à l'AFP.
Le secrétaire d'État Laurent Nuñez (Intérieur), avait jugé lundi sur CNews que la place de la Concorde ne se prêtait pas à un "encadrement serein".
"Les organisateurs ne peuvent pas appeler comme ça à une manifestation place de la Concorde (...) On doit déclarer une manifestation dans Paris", avait-il souligné.
"Le préfet de police examinera en lien très étroit avec (le ministre de l'Intérieur) Christophe Castaner et moi-même ce projet d'action, et vous savez que parfois des manifestations peuvent être interdites", avait indiqué le secrétaire d'État.
"Le but n'est pas d'entraver la liberté de manifester, mais on peut souvent trouver d'autres lieux de manifestation, qui offrent à la fois une liberté d'expression possible et une grande capacité à encadrer cette manifestation", avait plaidé le bras droit de M. Castaner.