La lutte contre le frelon asiatique doit mieux préserver les autres insectes

Le plan national 2024 de lutte contre le frelon asiatique, publié mardi, met l'accent sur les pièges et dispositifs qui mettent moins en danger les abeilles et les autres insectes.

Ce plan prévoit trois mesures clés: le piégeage des reines fondatrices de colonies au printemps, la protection des ruches ainsi que la destruction des nids.

Le piégeage de printemps permet de diminuer le nombre de colonies en s'attaquant aux reines reproductrices dès leur sortie d'hibernation, avant qu'elles fondent des nids de plusieurs milliers d'individus.

Nouveauté, le plan 2024 prescrit l'utilisation de 3 types de pièges qui capturent les frelons mais laissent s'échapper un maximum d'insectes. Le plan interdit désormais l'usage des pièges simples, trop peu sélectifs, qui nuisent à la biodiversité.

Les outils de protection des ruches d'abeilles sont déployés à l'automne, quand le nombre de frelons est au plus haut. Par exemple, des "harpes électriques" placées aux abords des ruches électrocutent les frelons, jusqu'à 200 par jour, sans nuire aux autres espèces.

Sur les ruchers subissant une forte prédation, une campagne de piégeage d'août à novembre est recommandée.

Pour éviter d'attirer d'autres insectes, l'utilisation de viande ou de poison imbibé d'insecticides comme appât est proscrite.

Ce plan, élaboré avec la filière apicole, est piloté par l'Association française sanitaire et environnementale (AFSE).

Détecté en France en 2004, le frelon asiatique à pattes jaunes est présent dans tout l'Hexagone. Il est classé espèce exotique envahissante.

Le coût annuel de destruction des nids de frelon pourrait atteindre 11,9 millions d'euros par an en France d'ici 2032, selon une étude scientifique de 2020.

Les Français consomment en moyenne 45.000 tonnes de miel par an, un volume nettement supérieur à la production nationale, très variable, qui tourne en moyenne à 20.000 tonnes par an, selon la Confédération paysanne.