La journée de solidarité créée il y a 14 ans après la canicule

La "journée de solidarité" envers les personnes âgées, travaillée mais non payée aux salariés, a été décidée par Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, après la canicule de l'été 2003 qui avait fait 15.000 morts en France.

Dimanche, Emmanuel Macron a confirmé que la création d'une deuxième journée de ce type, déjà évoquée par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, était "une piste intéressante" pour faire face au défi budgétaire posé par l'allongement de la durée de la vie.

A l'époque de la première loi, M. Raffarin souhaitait trouver des moyens supplémentaires pour les maisons de retraite et les hôpitaux et annonçait qu'elle servirait à "créer des milliers de places supplémentaires en établissement, à moderniser l'aide à domicile ou à pérenniser le financement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA)" versée aux personnes dépendantes. Sans compter l'embauche de quelque 30.000 personnes (infirmières, personnels de maison de retraite, etc.), disait-il.

La loi publiée au JO le 1er juillet 2004 prévoit que la date de cette journée de travail, obligatoirement autre que le 1er mai, doit être déterminée par "une convention, un accord de branche ou un accord d'entreprise". A défaut d'accord, c'était le lundi de Pentecôte, jusque là férié et chômé, qui était travaillé.

Outre la polémique sur la date, une fête catholique, la loi avait suscité de fortes critiques syndicales, soulignant que seuls les salariés étaient mis à contribution, mais aussi des partis politiques, y compris appartenant à la majorité de droite.

La question des écoles avait également posé problème. Les enfants continuant de bénéficier du jour férié, les enseignants et personnels de l'Éducation nationale devaient participer à la journée de solidarité en leur absence. Et la question de la garde par des parents obligés, eux, de travailler avait également suscité le rejet de la mesure.

Plusieurs sondages avaient confirmé son impopularité auprès des Français et la CFTC, syndicat d'inspiration chrétienne, avait contesté en vain sa légalité auprès du Conseil d'État.

De 2004 à 2008, le lundi de Pentecôte a donc été travaillé par de nombreux salariés en ayant alors le statut d'un jour férié non chômé.

En 2008 la référence au lundi de Pentecôte a toutefois été supprimée et ce jour férié est redevenu chômé, la journée de Solidarité étant fixée un autre jour.

Dans certains cas, les employeurs paient quand même leurs salariés le jour dit et versent à l'État la somme due.

Ils peuvent aussi s'ils le souhaitent fractionner la journée de Solidarité en heures, dès lors que le total représente 7 heures dans l'année.

En 2017, la journée de solidarité a rapporté 2,37 milliards d'euros, dont 1,42 milliard ont été octroyés aux personnes âgées et 946 millions aux personnes handicapées, selon la CNSA.

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