La semaine passée a connu la plus forte progression de la grippe aviaire dans les élevages de volailles en Europe depuis le début de la saison, selon le dernier bilan hebdomadaire publié mardi, poussant les éleveurs vendéens en France à demander des aides.
Entre le 1er août et le 16 novembre, l'Europe a recensé 235 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène dans des élevages de volailles dont 60 la semaine dernière, soit la plus forte progression depuis le début de la saison, selon le bilan de la plateforme ESA.
Quelque 574 foyers ont été recensés parmi la faune sauvage la semaine dernière, là encore la plus forte progression pour un total de 1.805, largement sous-estimé selon les experts puisqu'il est plus compliqué de tracer les animaux sauvages.
La France compte 24 foyers parmi les élevages de volailles, auxquels s'ajoute un deuxième foyer dans un élevage de canards en Dordogne déclaré mardi.
C'est le troisième pays européen le plus touché, derrière l'Allemagne (102) et le Royaume-Uni (45), alors que l'Hexagone est le seul pays européen à vacciner ses canards, amplificateurs du virus.
Les Pays de la Loire sont particulièrement touchés avec 16 foyers, notamment situés en Vendée. C'est plus que ce que la France avait recensé sur l'ensemble de son territoire sur la saison 2024-2025, mais bien loin des plus de 1.300 foyers de la saison 2021-2022.
Les branches locales de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, l'alliance syndicale agricole dominante, ont appelé mardi la ministre de l'Agriculture Annie Genevard à "prendre des mesures économiques immédiates pour soutenir les éleveurs frappés par la nouvelle épizootie d'influenza aviaire".
Le ministère a annoncé lundi une enveloppe de quatre millions d'euros mais destinée aux éleveurs touchés la saison passée, visant à "compenser les pertes liées à l'arrêt de production dans les exploitations situées en zones réglementées, en raison des interdictions de mise en place et de mouvements de volailles".
Cette enveloppe est bien loin des centaines de millions - voire du milliard au global - dépensés pour indemniser les éleveurs au cours des derniers pics épizootiques entre 2020 et l'automne 2023, date de début de la vaccination obligatoire des canards, pour laquelle l'Etat a également progressivement réduit son aide.
"Les éleveurs ne peuvent pas attendre un an avant l'ouverture effective d'un dispositif d'indemnisation", dénoncent dans un communiqué la FNSEA et les JA de Vendée, qui demandent aussi "la prise en charge totale de la vaccination dans les élevages".