La France en tête du marché européen de la dette verte en 2017 (étude)

La France s'est hissée en 2017 à la première place sur le marché de la dette verte en Europe, et à la troisième au niveau mondial, selon une étude réalisée par Climate Bonds Initiative (CBI) pour Lyxor AM.

"La France peut maintenant s'enorgueillir de posséder le marché d'obligations vertes le plus important d'Europe, et le troisième plus important dans le monde", affirme ce rapport commandé par Lyxor AM dans le cadre de son nouveau partenariat avec CBI, et transmis mercredi en exclusivité à l'AFP.

"Les émetteurs français ont propulsé leur pays à une position emblématique" avec 20,3 milliards d'euros d'émissions d'obligations vertes en 2017 et 37,7 milliards depuis la première opération en 2012, ajoute l'étude.

"C'est la Région Ile-de-France qui a réalisé la première émission obligataire verte française en 2012", rappelle à l'AFP Manuel Adamini, responsable du Programme de sensibilisation des investisseurs et des partenaires de la CBI.

Ce "marché florissant, alimenté depuis 2013 par des sociétés non financières et des entités soutenues par l'Etat" a en outre bénéficié de l'arrivée de l'Etat français lui-même avec "l'obligation verte la plus importante à avoir jamais été émise", qui a représenté "près de la moitié du volume d'obligations vertes du marché français en 2017", poursuit l'étude.

"La France a ainsi apporté une liquidité très importante au marché avec désormais quelque 11 milliards d'euros et elle a joué un rôle moteur sur le marché des obligations vertes", souligne M. Adamini.

Mais même en "excluant l'obligation souveraine verte, le volume du marché a plus que doublé en 2017 par rapport à 2016" et "les sociétés non financières représentaient environ la moitié de cette croissance, principalement en raison des émissions d'obligations vertes de la société Engie et de l'entrée dans la danse de la société immobilière Icade", détaille l'étude.

Avec 6,2 milliards d'euros émis au total depuis 2014, Engie est à ce jour le plus gros émetteur privé de dette verte en France. Icade a pour sa part effectué une arrivée remarquée sur le marché en 2017 avec une émission de 600 millions d'euros.

L'énergie et l'immobilier représentent de fait 61% des montants cumulés alloués issus de financements verts, relève le rapport.

De son côté, "Crédit Agricole CIB s'est positionné en tant que principal émetteur financier", selon le document. Depuis son arrivée en 2013, le groupe a émis 4,4 milliards d'euros.

Mais si "le produit des obligations vertes émises en 2015 et en 2016 a été principalement alloué aux énergies propres", l'an dernier, "la part du produit alloué au secteur immobilier (32%) dépassait celle du secteur de l'énergie (18%)" et "cette tendance se poursuit en 2018".

La part allouée au secteur des transports a également augmenté, toutefois "seule une part limitée a été allouée à la gestion de l'eau et des déchets, à l'utilisation durable des sols et aux initiatives d'adaptation durable", ajoute le document

La finance verte a aussi vu l'introduction de nouveaux titres de créances verts en 2017 et en 2018. L'an passé, Quadran a ainsi émis le tout premier prêt vert français.

L'étude estime enfin qu'il reste un "fort potentiel de croissance future dans plusieurs secteurs". Au niveau local notamment, poursuit-elle "l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, le département de l'Essonne et la ville de Paris ont ouvert la voie, mais d'autres municipalités et régions pourraient émettre des obligations vertes si elles le souhaitaient, et notamment six villes, dont Lille, Lyon, Marseille et Tours".

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