La Fondation Abbé Pierre appelle l'Etat à renforcer le "bouclier tarifaire" pour les plus modestes

La Fondation Abbé Pierre a appelé jeudi l'Etat à renforcer le "bouclier tarifaire" pour aider davantage les ménages les plus modestes à faire face, à compter du 1er janvier, à la flambée des prix de l'énergie.

Il faut les "aider plus", a déclaré Christophe Robert, délégué général de la Fondation, lors d'une conférence de presse de présentation de la "Journée contre la précarité énergétique", dont la deuxième édition se tiendra partout en France le 24 novembre.

A partir du 1er janvier prochain, le "bouclier tarifaire" doit limiter la hausse des prix de l'énergie à 15%. Cette hausse sera ainsi supérieure à celle prévue par la formule précédente du bouclier : 4% pour l'électricité et des tarifs du gaz gelés au niveau d'octobre 2021.

"Si vous avez 5.000 euros, 15% c'est absorbable, même si ça fait beaucoup", mais pour les ménages les plus pauvres, "15%, ça ne passera pas", a souligné M. Robert

"Il faut impérativement aider plus les ménages plus fragiles et le faire très vite", a-t-il insisté.

Trois mesures devraient être prises, selon la Fondation. En premier lieu, une augmentation "significative" au 1er janvier des aides au logement. Revalorisées cette année de 3,5% pour faire face à l'inflation, elles devraient l'être de 10% et être assorties d'un "doublement du forfait charges", selon M. Robert.

"Il nous faut augmenter significativement dès le 1er janvier le montant du chèque énergie pour les ménages les plus pauvres", réclame-t-il également. Ce chèque est actuellement d'un montant compris entre 50 entre 277 euros (150 euros en moyenne), selon le niveau de revenus des bénéficiaires.

"Pour les plus pauvres, il faut aller à 800 euros", a poursuivi M. Robert et que ce chèque soit indexé sur les prix réels des énergies.

La Fondation Abbé Pierre appelle enfin à "stopper par la loi les coupures d'énergies", une "pratique d'un autre temps". Si EDF a déjà pris cet engagement en mars dernier, la Fondation souhaite que tous les opérateurs lui emboîtent le pas.

M. Robert a également réitéré son appel à rénover plus rapidement "les passoires thermiques, avec des restes à charge à zéro pour les ménages pauvres et modestes".

La précarité énergétique touchait, avant la flambée des prix de l'électricité et du gaz, environ 20% des ménages en France, soit 12 millions de personnes.

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