La fonction de "référent handicap", obligatoire depuis 2018 dans les grandes entreprises, reste peu connue des salariés: seuls 27% voient de quoi il s'agit et 13% auraient l'idée de s'adresser à ce responsable en cas de difficulté, selon une enquête publiée lundi.
Chargée "d'orienter, d'informer et d'accompagner" les personnes handicapées dans l'entreprise, cette fonction "n'est pas suffisamment identifiée", a déploré Malika Bouchehioua, présidente de l'Agefiph, organisme oeuvrant à l'insertion professionnelle des personnes handicapées.
"Il y a encore indéniablement un effort de pédagogie à faire", a commenté la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel, lors d'une conférence de presse.
Seul un quart des entreprises de plus de 250 salariés ont d'ailleurs nommé en leur sein un "référent handicap", bien que la loi les y oblige depuis 2018, a-t-elle observé.
"La loi ne fait pas tout. Il faut la mettre en oeuvre. Il faut surtout accompagner les entreprises pour leur montrer qu'au-delà d'une obligation, c'est un vrai outil de transformation RH", a ajouté Mme Cluzel.
La faible proportion d'entreprises qui se sont dotées d'un référent doit toutefois être relativisée, a souligné Solange Teyssier, de l'Agefiph, car "dans certaines entreprises, un responsable joue ce rôle sans avoir forcément été identifié comme tel".
Selon cette étude - réalisée par Ifop pour l'Agefiph auprès d'un millier de salariés du privé comme du public - les salariés français, s'ils sont "peu informés des actions de leurs employeurs" en matière d'inclusion professionnelle des personnes handicapées, sont toutefois "soucieux" de cette thématique qu'ils jugent "importante" à 53% et même "prioritaire" à 39%.
La plupart des salariés ont encore cependant une vision "trop limitée et stéréotypée" du handicap, relèvent les auteurs de l'étude: pour la majorité des personnes interrogées, le handicap est avant tout moteur, auditif ou visuel. Dans 80% des cas, il est pourtant invisible.