La disparition annoncée de France 4 occupe les esprits au Festival d'Annecy

Le sujet est sur toutes les lèvres des professionnels français de l'animation: l'arrêt programmé de France 4, chaîne publique dédiée à la jeunesse qui doit basculer en tout numérique, suscite de vives inquiétudes au Festival du film d'animation d'Annecy.

Au Marché international du film d'animation (MIFA), plus grand rendez-vous au monde dédié aux professionnels du secteur, ouvert mardi, plusieurs représentants de sociétés de production françaises font part de leur mécontentement, comme Marc du Pontavice, fondateur de Xilam ("Oggy et les cafards", "Les Dalton", "Bienvenue chez les Ronks!").

"Cette annonce a été faite de façon très prématurée et sans aucune consultation", regrette le producteur.

"On est un peu étonné d'ailleurs que ce soit le seul sujet annoncé", ajoute-t-il. "Mais surtout on est frappé parce que c'est non seulement une erreur monumentale, mais qui est basée sur des arguments qui sont faux".

Pour lui, "il y a beaucoup d'erreurs là dedans, et la première c'est cette absurdité qui voudrait que France 4 ne marche pas".

Même son de cloche du côté de Corinne Kouper, co-fondatrice de TeamTo ("Angelo la débrouille", "Babar: les aventures de Badou"), qui porte, comme plusieurs de ses collègues un badge avec marqué "Sauvons France 4".

"On regrette cette annonce soudaine", dit-elle. "A notre avis, la population des enfants va subir les conséquences de cet arrêt brutal".

"On a milité pour la création de cette chaîne, qui commence vraiment à donner des résultats", soutient-elle. "On avait enfin réussi à avoir une chaîne publique à destination des enfants, et voilà qu'elle serait arrêtée".

"Il n'y a pas eu assez de réflexion en amont pour annoncer du jour au lendemain que France 4 s'arrêtait", renchérit Delphine Nicolini, directrice du développement de la société de production Les Armateurs ("T'choupi", "Kirikou").

La ministre de la Culture Françoise Nyssen a présenté la semaine dernière ses premières pistes pour réformer l'audiovisuel public, avec notamment le basculement de France 4 en tout numérique.

Pour tenter de rassurer le secteur, elle a affirmé dimanche dans une tribune au magazine professionnel Le Film français vouloir "renforcer le soutien à l'animation +made in France+", en "developpant l'offre numérique" pour la télévision notamment.

Ou encore en demandant au Centre national du cinéma (CNC) "d'élaborer, en lien avec les professionnels, un nouveau plan ambitieux pour le cinéma d'animation, afin de lui apporter plus de moyens".

slb/fmi/pan

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