La dépression Kirk balaye la France, la Seine-et-Marne en vigilance rouge

La Seine-et-Marne était jeudi en vigilance rouge crues alors que les fortes pluies associées à la dépression Kirk se sont affaiblies, traversant l'Ile-de-France en direction du nord-est, laissant quelque 65.000 foyers toujours privés d'électricité.

Les fortes précipitations ont pu atteindre 100 mm par endroits, aggravées par des rafales de vent jusqu'à plus de 110 km/h. Par conséquent 35 départements ont été placés en vigilance orange "vent" et "pluie", indique Météo-France.

Un plaisancier est décédé au large de Sète et un autre est en urgence absolue, a annoncé la préfecture de l'Hérault.

En région parisienne, les précipitations ont provoqué des interventions dans des sites prestigieux, de l'Assemblée nationale au musée des Armées aux Invalides.

Par endroits les transports étaient fortement perturbés du fait d'inondations, comme dans les Yvelines, notamment dans le secteur de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

Des débordements de cours d'eau sont par ailleurs en cours. C'est le cas du Grand Morin, affluent de la Marne, qui est sorti de son lit, couvrant de ses eaux champs et routes par endroits entre Coulommiers et Pommeuse (Seine-et-Marne), ont constaté des journalistes de l'AFP.

Là, avant le pic de crues attendu à la mi-journée, des rues et des commerces étaient déjà inondés dans la matinée, mais seule une famille a dû y être relogée pour l'instant et l'école a été fermée par précaution.

"C'est une crue forte, pas la crue du siècle, mais on est à l'heure actuelle au niveau de la crue de 2016, à 3,40 mètres", a indiqué le maire Christophe de Clerck, lors d'un point-presse. "C'est la quatrième fois cette année que ces gens sont inondés", a-t-il déploré.

Les pompiers indiquent que les interventions se concentrent sur des évacuations et des mises en sécurité.

Au niveau national, plusieurs cours d'eau sont sous vigilance crue orange ou rouge, notamment dans les départements de l'Eure-et-Loir et des Deux-Sèvres ou en Ile-de-France.

La tempête a aussi provoqué des dégâts matériels, privant d'électricité 65.000 clients, selon Enedis, notamment 16.000 dans les Pyrénées ou encore 9.500 dans le Doubs, précisait à 08H00 le gestionnaire du réseau de distribution.

Dans les Alpes-Maritimes, plusieurs cours d'eau ont flirté avec leur seuil d'alerte dans la nuit mais la tendance est à la décrue. Par précaution, des habitants de Saint-Martin-Vésubie et Fontan ont été évacués.

- Episodes à répétition -

Mercredi, à l'issue d'une réunion de crise à Paris, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a mis en avant la mobilisation de "tous les services de l'Etat", avant de se rendre en Seine-et-Marne.

A titre d'exemple, les sapeurs pompiers de Paris indiquent être intervenus à 475 reprises essentiellement pour assécher ou pomper des caves et des sous-sol. En Loire-Atlantique, le nombre d'interventions a été similaire.

"Ces épisodes vont être appelés à se répéter. Nous sommes dans un moment où le dérèglement climatique se traduit concrètement dans nos vies quotidiennes", a souligné Mme Pannier-Runacher.

Après les tempêtes Leslie en 2018 et Lorenzo en 2019, "nous devons nous attendre de plus en plus à des ouragans dans des régions où l'eau était auparavant trop froide, mais qui deviennent de plus en plus chaudes, comme dans l'est de l'Atlantique", estime également Tobias Grimm, expert climatique de Munich Re, premier réassureur mondial, contacté par l'AFP.

"La recherche climatique affirme assez clairement que nous n'aurons probablement pas nécessairement plus d'ouragans si la planète continue de se réchauffer, mais que les zones où ils se produisent deviendront plus vastes", prédit-il.

- Rail perturbé -

De son côté, la SNCF a procédé à des interruptions de circulation localisées à 19H00 mercredi afin de garantir la sécurité des voyageurs et du personnel, notamment en Nouvelle-Aquitaine, dans les Pays de la Loire et en Rhône-Alpes.

Jeudi matin, le trafic était notamment interrompu entre Besançon et Belfort et entre Dole et Besançon, en raison de chutes d'arbres sur les voies.

Dans les Pays-de-la-Loire, des inondations ont touché les voies entre Saint-Nazaire et Le Croisic.

Les fortes précipitations ont eu par ailleurs un impact sur de nombreux axes routiers, de la Vendée à l'Ile-de-France.

- 211 km/h dans les Pyrénées -

En Nouvelle-Aquitaine, un fort coup de vent s'est produit, notamment sur les sommets de l'ouest du massif pyrénéen: selon Météo-France, des rafales à 211 km/h ont été enregistrées dans le secteur de la station de ski d'Iraty (Pyrénées-Atlantiques).

Au terme du mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, les cumuls moyens annuels de précipitations ont déjà été dépassés un peu partout en France métropolitaine.

Septembre a aussi été marqué à l'échelle mondiale par des "précipitations extrêmes", exacerbées par les températures anormalement chaudes de la planète depuis plus d'un an, conséquence du changement climatique, selon l'observatoire européen Copernicus.

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