La décroissance, seul "chemin d'efficacité" face à l'urgence climatique, selon Delphine Batho

La décroissance doit être "le débat central" de la primaire écologiste car c'est le seul "chemin d'efficacité" pour répondre à l'urgence climatique, a estimé jeudi à Rennes la candidate et députée des Deux-Sèvres Delphine Batho.

"C'est le débat central de la primaire écologiste qui doit arbitrer une question d'orientation de fond entre décroissance et accompagnement écologique de la croissance économique", a déclaré à l'AFP l'ancienne ministre de l'Écologie (2012-2013), lors d'un déplacement à Rennes.

"Il n'y a pas d'autre chemin d'efficacité pour répondre au rapport du GIEC" (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), a affirmé la présidente de Génération écologie. "En 10 ans, il faut faire -65% d'émissions de gaz à effet de serre en Europe pour être dans les clous du rapport du GIEC. J'attends qu'on m'explique comment on fait -65% en continuant l'augmentation du PIB. C'est impossible", a-t-elle tranché.

Pour Mme Batho, "la décroissance remplace l'obsession pour le PIB par une obsession pour le bien-être". "On remplace cet indicateur pervers par des décisions qui sont fondées sur la qualité de vie, le niveau d'éducation, la satisfaction au travail...", a-t-elle détaillé.

Ce thème "est aussi un mot d'ordre politique parce que la décroissance, c'est ce qui différencie les écologistes de toutes les autres forces politiques, qui ont toutes pour point commun d'être pour la croissance économique, autrement dit pour continuer la destruction", a expliqué l'ancienne socialiste. "Les écologistes ne pourront pas lever une espérance et créer une dynamique en étant en permanence obligés d'avoir à s'excuser d'être écologistes (...) Il faut être fier de ce qu'on est et de ce qu'on propose."

Selon l'élue, "les gens font de la décroissance tous les jours sans s'en rendre compte, en passant au vélo pour aller au travail, en achetant sur Le Bon Coin, en ne changeant pas tout de suite de téléphone portable".

L'agriculture bio, "c'est une illustration concrète" de la décroissance. "C'est un changement qui (...) ne s'inscrit pas dans une logique de croissance mais qui concrètement va améliorer notre qualité de vie et va aussi être une réussite sur le plan économique parce que ça va créer de l'emploi", a ajouté la candidate, qui a assisté au Congrès mondial de la Bio, qui se tient à Rennes jusqu'au 10 septembre.

Les cinq candidats à la primaire écologiste (Yannick Jadot, Eric Piolle, Sandrine Rousseau, Delphine Batho, Jean-Marc Governatori), que les électeurs inscrits pourront départager au premier tour entre le 16 et le 19 septembre, débattront à nouveau vendredi.

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