La crise économique est à la fois un moteur et un frein de l'engagement associatif, les bénévoles voulant combattre les ravages de l'inflation dont les contrecoups pénalisent aussi leur action, selon une étude parue jeudi.
Cette enquête du réseau d'experts Recherches & Solidarités (R&S) a été réalisée du 11 avril au 3 juin 2023 auprès de 3.340 bénévoles associatifs.
Une précédente étude de R&S en février avait permis d'identifier les effets de l'inflation et de l'augmentation des coûts de l'énergie sur le secteur associatif: près de 40% des associations indiquaient avoir déjà dû adapter et/ou annuler des activités, 73% pointaient les conséquences sur le comportement des adhérents (baisse des participations aux activités, non renouvellement d'adhésions) et 61% sur celui des bénévoles (limitation des déplacements, réduction de l'activité).
Dans cette nouvelle enquête qui est centrée sur leurs témoignages directs, une large majorité de bénévoles (59%) se sentent concernés et plus actifs dans le contexte actuel. Ils étaient 47% en 2009, alors qu'on les interrogeait à la suite de la crise financière de 2008. Aujourd'hui, cette préoccupation traverse les générations mais elle est plus vivement exprimée par les bénévoles engagés dans la défense de l'environnement, le social et la solidarité internationale, relève l'étude.
Pour une majorité (56%), le manque de moyens se fait sentir dans leur association. Parmi eux, 22% estiment que cela devient très difficile à gérer. Ils sont plus de 30% en milieu rural, dans le sport, la culture et aussi l'éducation populaire, "autant de secteurs et de territoires en tension, méritant donc une plus grande attention", soulignent les experts de R&S.
Cette envie de se mobiliser dans un contexte de crise se heurte aussi à des difficultés personnelles, qui sont évoquées par 14% des bénévoles. Et 12% pourraient être contraints de renoncer à leur activité pour des raisons économiques, notamment en milieu rural et dans le sport, "deux situations qui génèrent des coûts de transports".