La collectivité de Saint-Martin s'est félicitée dimanche de l'annulation par le tribunal administratif de Paris du controversé plan de prévision des risques naturels (PPRN) qui avait été adopté par anticipation en août 2019 par la préfecture.
Ce plan, appliqué par anticipation malgré son rejet par le Conseil territorial, avait été à l'origine de vives tensions dans l'île des Caraïbes en décembre. Sa révision avait été souhaitée par Emmanuel Macron après le passage de l'ouragan Irma en décembre 2017, qui a fait 11 morts et endommagé 95% des bâtiments.
"Le Président Daniel Gibbs, et l'ensemble du Conseil territorial, se félicitent de cette issue qui vient confirmer le bien-fondé des positions prises par les représentants élus de ce territoire au service des droits de ses habitants", a réagi, dans un communiqué, la Collectivité de Saint-Martin, à un jugement du Tribunal Administratif de Saint-Martin, en date du 23 juillet 2020, suite à l'audience qui s'est tenue le 30 juin dernier au Tribunal administratif de Paris.
L'ancienne ministre des Outre-mer Annick Girardin, avant même cette décision de justice, s'était rendue à Saint-Martin le 23 juin et avait annoncé que le PPRN allait être repris avec des "règles adaptées" au territoire.
En décembre dernier, une partie de la population avait bloqué toute l'île pour dénoncer la révision de ce PPRN, préparée par les services de l'État, mais largement critiquée par les élus et la population, et qui prévoyait notamment de nouvelles zones rouges non constructibles, surtout en bord de mer.
Face à ces tensions, la ministre avait promis que le plan serait "corrigé" et une mission d'État avait été diligentée pour rencontrer les élus et la population et faire de nouvelles recommandations.
La mission a rendu son rapport en mars et a fait "sept recommandations parfaitement adaptées au territoire et qui répondent aux attentes", a déclaré la ministre, dont la possibilité de reconstruire en zone rouge si la construction est moins vulnérable ou encore l'absence d'obligation systématique de mise en conformité des bâtiments existants.
"La Collectivité, entend, dans le droit fil des préconisations du rapport Lacroix, travailler de concert avec les services de l'Etat afin de proposer une révision juste et adaptée du PPRN de 2011, selon le calendrier annoncé par le ministère des outre-mer (...)qui à ce jour semble déjà compromis", a précisé la Collectivité dans son communiqué.