La CGT de la centrale thermique de Cordemais (Loire-Atlantique) a dénoncé jeudi les risques d'une usine qui tournerait au ralenti au-delà de 2022, date de la fermeture confirmée des dernières centrales à charbon en France.
"Comment dire à des salariés de continuer à travailler, sans avoir de perspectives sur le nombre d'heures de travail. Les salariés de la centrale ne sont pas des machines qu'on met en veille et qu'on rallume quand on en a besoin", a fustigé la CGT dans un communiqué.
Le gouvernement a confirmé mercredi sa volonté de fermer les dernières centrales à charbon en France d'ici 2022, à la suite d'un rapport du gestionnaire du réseau d'électricité RTE.
Pour des raisons de sécurité d'approvisionnement, la centrale ne peut être mise à l'arrêt avant le démarrage de l'EPR de Flamanville et de la centrale à gaz de Landivisiau, a pointé RTE. Mais ses deux tranches seraient utilisées "quelques dizaines d'heures par an", suggère le gestionnaire.
"La mise en veille n'est pas une solution socialement acceptable". Elle doit "fonctionner au delà de 2022 avec un nombre d'heures socialement acceptable, avec un modèle économique clair pour toutes les parties prenantes", a déclaré la CGT de Cordemais.
"Depuis des années nous sommes dans l'incertitude, nous combattons à démontrer notre nécessité sur le réseau et maintenant on nous demande de nous mettre en veille", a ajouté le syndicat.
La centrale de Cordemais, essentielle pour soutenir les pics de consommation d'électricité dans l'ouest, regroupe deux unités de production au charbon d'une puissance totale de 1.200 MW.
EDF a présenté en mars son projet de reconversion à la biomasse de la centrale de Cordemais, qui prévoit 800 heures de production par unité grâce à un combustible issu de déchets de bois. Une solution moins polluante pour, espère-t-elle, lui éviter la fermeture.