La carte famille nombreuse, qui fêtera bientôt ses 100 ans, bénéficie à 1,6 million de personnes mais reste peu connue des nouvelles générations, constate une enquête de l'Union nationale des associations familiales rendue publique mercredi.
Initialement lancée en 1921 pour les transports publics et délivrée par la SNCF aux familles de 3 enfants minimum, la carte famille nombreuse s'est étendue au fil des ans aux musées, cinémas, piscines, et depuis 2006 à de nombreux partenaires privés.
Elle compte aujourd'hui une cinquantaine de partenaires, dont tout récemment Disneyland.
850.000 cartes familles nombreuses sont délivrées chaque année en moyenne par la SNCF. Pour un montant modique (19 euros), la carte ouvre des réductions allant jusqu'à 75% sur les voyages en train et des ristournes sur des centaines d'autres produits et services.
Pourtant, "beaucoup de jeunes parents ne connaissent pas son existence", relève l'étude qualitative menée par l'Unaf.
Seulement 5% des familles de 3 enfants et 6% des familles de 4 enfants estiment que la carte famille nombreuse doit être revalorisée ou étendue, relève parallèlement la vaste enquête quantitative menée auprès de 31.912 familles par questionnaire en ligne le 20 avril 2017.
Les allocations familiales sont massivement citées comme la prestation à revaloriser pour deux tiers des familles, devant les allocations familiales et le complément libre choix d'activité/congé parental.
Les familles nombreuses estiment être "moins soutenues" par la politique familiale, surtout chez les cadres supérieurs (51% contre 31% des ouvriers et 37% des professions intermédiaires), une conséquence de la modulation des allocations familiales selon les ressources.
Si les familles nombreuses le sont très massivement par choix et sont pour l'essentiel heureuses (62% ont un sentiment de satisfaction noté 8 sur 10), elles se sentent mal considérées.
62% d'entre elles jugent leur image négative. La raison la plus fréquemment évoquée est un sentiment d'être assimilé à des "gens qui profitent", ou "des gens qui vivent des allocations au lieu d'aller travailler".
En France, un enfant sur trois (33,1%) vit en famille nombreuse (au moins trois enfants), une "dynamique" soutenue par les familles recomposées (1 famille nombreuse sur 6) et les naissances multiples, constate Jean-Philippe Vallat, directeur de recherche de l'Unaf.