Journée d'action des artisans du bâtiment, insatisfaits de MaPrimeRénov' et de la REP

"Le bâtiment ne va plus, la Capeb dans la rue": dénonçant l'instabilité ou l'inefficacité de dispositifs censés soutenir leur activité, des artisans ont manifesté mercredi en France à l'appel de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

Munis de pancartes et de gilets jaunes, une vingtaine d'artisans ont par exemple manifesté à Lille, comme Aurélie Christiaens, 42 ans, qui parle d'une "impression de ne pas du tout être écoutée" par le gouvernement. Elle se dit "écoeurée" par la situation actuelle.

La Capeb a organisé quelques dizaines d'autres actions similaires en France, comme à Metz, Montpellier ou Strasbourg, pour protester contre les évolutions de l'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov', les dysfonctionnement du dispositif de recyclage des matériaux (REP) et exiger une réforme du régime de micro-entreprise.

Le président de la Capeb Jean-Christophe Repon sera finalement reçu jeudi après-midi par le ministre du Logement Vincent Jeanbrun à Paris, a précisé en début de soirée cette organisation patronale comptant 62.000 entreprises adhérentes.

Il faut des "dispositifs plus simples et plus stables" pour les artisans, a plaidé mercredi M. Repon, qui participait au rassemblement à Lille.

Il a évoqué quelques revendications principales: un meilleur "accès au marché de MaPrimeRénov' pour les TPE (très petites entreprises, NDLR)" et une "simplification" des démarches administratives.

"A Toulon, avec zéro salarié, j'ai les mêmes dossiers administratifs que Bouygues", a dénoncé celui qui est aussi maître artisan électricien.

La Capeb a interrogé ses adhérents sur leur position concernant MaPrimeRénov' et affirme que 62% des 5.000 répondants ont connu une perte d'activité à la suite des récentes évolutions de ce dispositif, suspendu cet été puis rouvert mais avec des critères d'éligibilité durcis.

La Capeb réclame aussi une "responsabilité élargie du producteur" dans le secteur du bâtiment (REP PMCB) réellement efficace, alors que pour la plupart de ses adhérents, ce dispositif entré en vigueur en 2023 n'a pas simplifié la gestion des déchets, ni réduit son coût ni fait évoluer leurs pratiques en matière de collecte des déchets.

"On paye, le service n'est pas en face et là on nous demande de payer plus cher", s'est encore offusqué M. Repon.

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