Une vingtaine d'ONG, des élus, des athlètes et des scientifiques exigent que les JO d'hiver, alors que les Alpes françaises sont candidates pour les organiser en 2030, soient "compatibles avec le respect des limites planétaires et bénéfiques pour les populations et les territoires".
Dans leur communiqué publié mercredi, ces associations comme "Protect our winter", "Ecolosport", "Sport for future", "Moutain Riders" ou encore "Surfrider Foundation", posent une quinzaine de conditions qui, si elles ne sont pas respectées, "contribueront malheureusement au dérèglement climatique et à la perte de biodiversité, auxquels font déjà face les territoires de montagne aujourd'hui".
La France, qui organise les JO d'été dans neuf mois, a officialisé sa candidature pour les JO d'hiver 2030 auprès du CIO le 7 novembre. En concurrence avec la Suède et la Suisse, elle fera une présentation au CIO le 21 novembre prochain et saura début décembre si elle est admise au processus de sélection final.
"Les grands événements sportifs, voulus et soutenus par les pouvoirs publics, doivent se penser et s'organiser comme des outils au service d'un projet de société et de territoire, permettant l'habitabilité de ces espaces à long terme", écrit ce collectif dont est membre la championne olympique de biathlon Marie Dorin ou encore Mathieu Crepel, double champion du monde de snowboard.
Parmi ces conditions, entre autres: des pistes "faites très majoritairement avec de l'enneigement naturel", des JO "avec 100% d'infrastructures existantes, "garantir la préservation de 100% des sites naturels", "rendre accessible au moins 80% des sites en train ou autres transports en commun", "renoncer aux partenariats avec des sponsors dont l'activité promeut des conduites et des produits fortement polluants ou consommateurs de ressources".
- La polémique Zermatt-Cervinia -
Ils demandent également à ce que le CIO et les fédérations internationales "intègrent les évolutions du climat dans la conception de l'évènement" et préconisent que l'Etat et les collectivités "organisent une consultation citoyenne".
Des élus signent cet appel "à titre personnel", notamment Fabienne Grebert (région AURA, écologiste), Jean-Pierre Béguin (AURA, écologiste), Vincent Gay (écologiste, AURA), ainsi que des glaciologues ou chercheurs en hydroclimatologie mais aussi le photographe Yann Arthus-Bertrand.
"Le sport, et plus particulièrement les sports d'hiver et les territoires de montagne, sont et seront de plus en plus impactés par les conséquences du changement climatique et la perte de biodiversité (...) Cependant, si nous souhaitons profiter des bienfaits de ces activités dans le futur, elles doivent à la fois réduire leurs impacts environnementaux, s'adapter aux conséquences du changement climatique et contribuer à la transition écologique de notre société".
La piste de Zermatt-Cervinia (Suisse-Italie) a encore récemment ravivé le débat environnemental, avec des images de pelleteuses creusant le glacier du Théodule afin de préparer, en vue d'une épreuve de Coupe du monde de ski alpin, la "Gran Becca", pour partie hors du domaine skiable autorisé.