JO d'hiver 2030: l'ex-biathlète Martin Fourcade aux commandes ?

Les JO d'hiver 2030 en France connaitront-ils leur patron jeudi? Le suspense autour de l'identité du président du futur comité d'organisation des Alpes 2030 dure déjà depuis plusieurs semaines, même si le nom de l'ex-biathlète Martin Fourcade revient avec insistance.

Une réunion jeudi matin à Matignon pourrait être "conclusive", ont expliqué plusieurs sources à l'AFP.

Englué dans le marathon budgétaire, avec un 49.3 qui se profile, et la menace d'une censure, Michel Barnier a en effet parmi mille autres dossiers sur son bureau celui des Jeux d'hiver prévus dans un peu plus de cinq ans.

Février 2030 est encore loin mais il faut lancer la machine.

Il y a depuis plusieurs semaines des discussions pour décider du mécano institutionnel: quelle structure juridique pour le futur Cojo (association, groupement d'intérêt public)? Ou sera-t-il basé ? (A Annecy? Au Bourget-du-Lac?). Mais il faut aussi le doter d'un président ou d'une présidente.

- bagarre en coulisses -

Pour les JO de Paris, l'homme fort du rugby de l'époque Bernard Lapasset, artisan de la candidature de Paris, avait poussé le co-président du comité de candidature Tony Estanguet sur le devant de la scène, sans trop de difficultés.

Depuis des mois, le nom de Martin Fourcade, quintuple champion olympique de biathlon, en passe de récupérer un sixième titre olympique remontant à 2010 - du fait de la sanction de son rival pour dopage - circule avec insistance comme le candidat idéal pour incarner ces JO d'hiver.

"Martin Fourcade revient en grâce", a fait savoir très récemment à l'AFP une source proche du dossier.

Car le choix du futur patron des JO d'hiver en France, qui se dérouleront six ans après les JO de Paris, fait l'objet d'une sérieuse bagarre en coulisses.

L'équation n'est pas simple: celui ou celle-ci doit plaire à l'État, président et Premier ministre savoyard compris, au CIO, au président du comité olympique français ainsi qu'aux deux présidents des régions françaises Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Laurent Wauquiez et Renaud Muselier, qui ont porté cette candidature.

L'ex-président de la région Aura Laurent Wauquiez "se méfie de Fourcade", explique à l'AFP une source qui connait le dossier. Devenu député, et président du groupe LR à l'Assemblée, il plaide plutôt pour Vincent Jay, un autre ancien biathlète.

- "Tony Estanguet des montagnes" -

Les détracteurs de Martin Fourcade mettent en avant des prétentions salariales qui seraient trop élevées et des contrats de sponsoring susceptibles de faire naître des conflits d'intérêts. Le biathlète retraité a en effet des contrats avec plusieurs entreprises.

Membre de la commission des athlètes du CIO et du conseil d'administration du comité d'organisation des JO de Paris, l'intéressé s'est défendu dans une longue interview à L'Equipe, faisant officiellement acte de candidature en octobre. "Les deux partenariats au long cours que je peux avoir sont avec des marques techniques qui, à mon sens, ne sont pas en contradiction avec les enjeux de partenariat du comité d'organisation, Rossignol et Odlo", a-t-il lancé.

Le président de la République avait lui-même adoubé le Pyrénéen en le considérant cet été dans L'Equipe comme le "Tony Estanguet des montagnes".

Il s'est impliqué pour défendre le dossier de candidature et était à la tribune en juillet aux côtés d'Emmanuel Macron pour plaider la cause des Alpes devant le CIO, à quelques jours de l'ouverture des Jeux de Paris. Etait aussi présente la skieuse paralympique Marie Bochet qui aimerait s'investir dans cette aventure. En duo avec Martin Fourcade?

Autre nom qui revient aussi régulièrement en coulisses: celui d'Edouard Donnelly, actuel directeur exécutif du comité d'organisation des JO de Paris, qui pourrait devenir directeur général de la structure d'organisation des Alpes 2030.