JO d'hiver 2030 en France: déjà plus d'un un an de montagnes russes

Obtenus en un éclair par la France, les JO d'hiver de 2030 dans les Alpes se mettent en place depuis plus d'un an avec beaucoup de flottements. Dernier remous en date: la carte des sites avec la réintroduction de Val d'Isère. Retour sur les précédents épisodes.

- Dissolution: la garantie financière fait pschitt

Après le soutien de principe en 2023 d'Emmanuel Macron à la candidature des deux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'instabilité gouvernementale suivant la dissolution de l'Assemblée laisse la garantie financière de l'Etat en suspens.

Exigée par le CIO pour accorder définitivement les Jeux à la France, elle n'est pas signée par Gabriel Attal alors Premier ministre en sursis après les élections législatives.

Il faut attendre la venue d'un Premier ministre "JOphile", en la personne de Michel Barnier (droite), ex-président du comité d'organisation d'Albertville 1992, pour que le courrier soit signé à l'automne 2024.

- Retrait de Martin Fourcade, le CIO trépigne

Pressenti pendant des mois pour être le président du comité d'organisation des JO d'hiver, le biathlète Martin Fourcade, multi-champion olympique, finit par jeter l'éponge en février 2025.

Il plante une épine dans ces JO d'hiver, expliquant qu'il renonce à en prendre la tête pour "ne pas sacrifier ses convictions", évoquant des désaccords sur "la gouvernance, la vision, l'ancrage territorial".

Plusieurs sources gouvernementales et proches de ce dossier ont assuré à l'AFP que Laurent Wauquiez, ex-président de la région Aura, n'était pas favorable à sa venue et qu'une intense bataille s'est déroulée en coulisses. Le CIO attend alors avec "impatience" la création du Cojo.

- Edgar Grospiron en haut d'un "champ de bosses"

Edgar Grospiron, champion olympique de ski de bosses 1992, est désigné peu de temps après président du Cojo lors de la création de celui-ci à Lyon le 18 février 2025. Deux mois plus tard, c'est la recherche d'un directeur général qui patine. Finalement, l'ancien patron du PMU et ancien journaliste de Canal+, Cyril Linette décroche le job. Le champion de ski explique peu de temps après aux sénateurs que le Cojo est "en mode start-up" et en train d'installer les imprimantes.

- Les "ex" Barnier et Thobois en renfort

A peine sorti de Matignon en décembre 2024, Michel Barnier s'installe à quelques mètres, à l'hôtel de Cassini qui héberge la délégation interministérielle aux JO. Il va en effet prêter main forte à cette candidature adoubée très vite par le CIO. Autre renfort de poids: l'ex-directeur général des JO de Paris 2024, Etienne Thobois, se penche sur le bébé 2030 à la demande du CIO.

- La carte des sites: Val d'Isère revient

Chaque édition olympique voit inévitablement la carte initiale des sites chamboulée. Les sites de Los Angeles 2028 ne sont pas encore tous connus par exemple. Pour les Alpes françaises, c'est la station Val d'Isère, chère au coeur de Jean-Claude Killy, champion olympique et ex-coprésident des JO-1992, en concurrence avec Méribel, qui revient dans le jeu.

L'option est bel et bien de retour, suscitant la colère du maire de Méribel qui a accusé la semaine dernière le Cojo de "bafouer la charte olympique", "les engagements de candidature", de "discriminer les paralympiques", de générer des "surcoûts financiers de plusieurs dizaines de millions d'euros", et "d'accroître" l'empreinte carbone.