JO-2024: levée de la quasi-totalité des gardes à vue d'Extinction Rebellion

La grande majorité des militants d'Extinction Rebellion, qui avaient été interpellés à Paris samedi matin alors qu'ils s'apprêtaient à manifester "contre les saccages sociaux et environnementaux" des Jeux olympiques, ont été relâchés dans la journée sans être poursuivis, a indiqué le parquet.

Samedi matin, dans les 1er et 6e arrondissements de Paris, les forces de l'ordre avaient arrêté 45 personnes pour groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations dans les 1er et 6e arrondissements. Dans la foulée, l'organisation avait annoncé renoncer à occuper le Pont des Arts au-dessus de la Seine, où a eu lieu vendredi soir la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.

La quasi-totalité de ces gardes-à-vue ont été levées dans la journée, les militants bénéficiant d'un classement sans suite, a expliqué le parquet. Seules trois personnes ont vu leur garde-à-vue prolonger, tandis qu'une quatrième est convoquée devant le délégué du procureur.

Ces classements sont "révélateurs" d'"arrestations préventives et arbitraires", a dénoncé auprès de l'AFP Alexis Baudelin, l'un des avocats d'Extinction Rebellion. "Le prétexte des Jeux Olympiques nous met dans une sorte d'état d'exception, où il n'est plus possible d'exprimer une contestation sur des sujets sociaux ou écologiques", s'est-il alarmé.

Plus tôt samedi, l'organisation de défense de l'environnement Extinction Rebellion avait annoncé l'annulation d'une manifestation "contre les saccages sociaux et environnementaux de Paris 2024", "suite à la répression qui s'est abattue sur les militants avant même le début de celle-ci", évoquant sur son compte francophone du réseau social X (ex Twitter) des "interpellations préventives d'activistes et journalistes nassés".

L'action sur le Pont des arts, où la chanteuse Aya Nakamura et la Garde républicaine ont chanté, joué et dansé vendredi soir dans le cadre de la cérémonie d'ouverture des Jeux, devait être selon XR "plus visible que perturbatrice".

"Le gouvernement français a déployé beaucoup de moyens pour bloquer notre action olympique", a déclaré l'organisation, toujours sur X. "Notre démocratie brûle et nous regardons la flamme de Paris 2024".

D'autres militants ont été placés en garde à vue cette semaine.

Vendredi après-midi, neuf personnes, dont un mineur, ont été arrêtées dans le bois de Vincennes, où des épreuves de cyclisme pour les Jeux olympiques étaient organisées samedi. Elles ont été relâchées vendredi soir et "convoquées à une date ultérieure par le service enquête dans le cadre de la poursuite des investigations", a précisé le parquet.

Mardi, les gardes à vue de huit personnes, ayant collé des autocollants critiquant la tenue des JO dans le métro parisien, ont aussi été levées. Le parquet a qualifié leur geste "de souillure de matériel affecté au transport ferroviaire", soit une contravention de 4e classe faisant encourir une amende de 750 euros.

De leur côté, les organisateurs des Jeux olympiques ont promis des actions "sans précédent" en faveur du climat, avec des émissions divisées par deux par rapport aux éditions précédentes et le financement de projets verts. Mais les experts voient aussi des reculs et des ambiguïtés.

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