Des organisations écologistes ont lancé un appel à "se mobiliser" le 25 mai "pour défendre l'eau" lors du passage de la flamme olympique dans la Vienne, département au coeur de la contestation contre les mégabassines, réserves d'irrigation controversées.
"Par des collages, des banderoles, des interventions, des surgissements... Le 25 mai, soyons +créactifs.ves+ et manifestons à travers tout le territoire de la Vienne notre détermination à défendre l'eau bien commun", écrivent les signataires de l'appel.
L'objectif affiché est de "rendre visible cette grande épreuve de l'eau qu'il nous faut remporter afin d'offrir un avenir à notre territoire".
Parmi les signataires figurent les antennes d'EELV, du PCF et de LFI dans la Vienne, Greenpeace et Attac, ou le collectif Bassines Non Merci (BNM), l'une des structures à la pointe de la contestation contre les bassines.
Ces "réserves de substitution", qui visent à stocker de l'eau puisée dans les nappes en hiver afin d'irriguer en été, sont pour leurs partisans une assurance-récolte indispensable à leur survie. A l'inverse, leurs détracteurs décrivent un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie.
Les auteurs de l'appel précisent qu'il ne s'agit pas de "perturber" le passage de la flamme olympique mais de "profiter de ce moment pour se mobiliser et alerter sur le manque de moyens" alloués à la question de l'eau.
"On aimerait que des fonds soient mis en place pour dépolluer les nappes phréatiques, pour soutenir la transition agro-écologique, pour rendre l'eau potable", a déclaré à l'AFP Camille Trichet, porte-parole du groupe local d'EELV Poitiers Sud-Vienne.
"On dénonce des sommes d'argent très, très importantes dépensées par l'État, pour, par exemple, que les athlètes puissent nager dans une eau saine. Alors même que dans la Vienne, il y a des difficultés certaines quant à la gestion de l'eau", a-t-elle ajouté.
Coorganisateur de la manifestation de mars 2023 près du projet de bassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), qui avait donné lieu à de violents heurts, BNM a appelé à une nouvelle mobilisation dans le Poitou les 19 et 20 juillet, juste avant les Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).
Trente-deux actions de "contestation" du relais de la flamme olympique ont été déjouées depuis son arrivée le 8 mai en France, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, selon qui "deux tentatives" d'entrer au "contact" de la flamme ont également été empêchées.