JO-2018 - Fiscalisation des primes: la ministre souhaite "un traitement équitable" entre été et hiver

La ministre des Sports Roxana Maracineanu a déclaré lundi qu'elle souhaitait un traitement "équitable" entre les sportifs des Jeux olympiques d'été et d'hiver concernant la fiscalisation des primes de médailles, prévue pour les JO de Pyeongchang-2018 contrairement à ceux de Rio-2016.

"Je suis tout à fait attentive à un traitement équitable entre les sportifs des Jeux d'été et d'hiver (...) Le ministère est en train d'étudier la question et de voir des solutions pour que ce traitement puisse être équitable entre tous ces sportifs", a indiqué la ministre en marge de la présentation des équipes de France de ski et de snowboard à Paris.

Le quintuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade et l'octuple championne paralympique de ski Marie Bochet ont écrit une lettre à la ministre des Sports pour déplorer que le budget 2019 ne prévoie pas de défiscalisation pour les primes de médailles (50.000 euros pour l'or, 20.000 euros pour l'argent, 13.000 euros pour le bronze), contrairement aux Jeux d'été de Rio-2016.

"Si la fiscalisation de ces primes a été envisagée il y a un certain temps, j'en vois la raison et la justification, a précisé la ministre. Les athlètes, au même titre qu'un professeur, qu'un gendarme ou que quelqu'un de l'armée, qu'un chef d'entreprise, doivent aussi participer à cette contribution qui est proposée à tout le monde en faveur de la société et des plus faibles. Néanmoins il reste ce traitement qui doit être équitable".

Interrogé sur le sujet, Pierre Vaultier, double champion olympique de snowboardcross, s'est insurgé contre la différence de traitement avec les athlètes de Rio-2016.

"J'ai été taxé en 2014, je n'ai aucun problème à payer si tout le monde le fait et je n'aurai aucun problème à le faire en 2022, mais en 2018, il n'en est pas question", a-t-il affirmé.

- amendement -

De son côté, Jean-Frédéric Chapuis, champion olympique de skicross en 2014 à Sotchi, a déploré le désengagement de l'Etat dans le domaine du sport.

"Cela me désole un peu, a-t-il indiqué. Le sport en France n'est pas assez valorisé. On ne met pas assez le sport en avant, alors que c'est ce qui nous rend patriote, il suffit de voir la Coupe du monde de football (...) Malheureusement, le sport manque d'appui de la part du gouvernement. On diminue les aides. Ils ont exonéré les primes de Rio, le minimum c'est de le faire une fois pour l'hiver."

A l'initiative du député Nouvelle gauche de la Loire, Régis Juanico, le groupe Socialistes et apparentés a déposé un amendement à l'Assemblée pour rétablir l'exonération lors de l'examen de la loi de finances, "en témoignage de la reconnaissance de la Nation" et "alors que de nombreux sportifs connaissent des difficultés quotidiennes à financer leur pratique, leurs entraînements et leurs compétitions à travers le monde", selon son exposé. C'est déjà via un amendement du groupe socialiste, alors dans la majorité, que les primes des JO de Rio-2016 avaient été défiscalisées, pour un manque à gagner total de 200.000 euros pour l'Etat.