Une très grande majorité des dirigeants d'entreprises industrielles prévoient d'introduire l'intelligence artificielle dans leur production dans les trois prochaines années, mais moins d'un tiers ont établi une feuille de route pour y parvenir, selon une étude mardi du Boston Consulting Group (BCG).
"Cette ambition paraît irréaliste", résume le BCG, soulignant l'écart entre les 87% d'entreprises souhaitant utiliser l'intelligence artificielle et les seulement 28% qui se sont dotées d'un programme complet de mise en oeuvre.
Pour réduire cet écart, le rapport préconise une "approche structurée" comprenant l'identification des secteurs où l'intelligence artificielle peut jouer un rôle, le choix des solutions possibles, des tests et une montée en charge de ces solutions.
D'après l'étude, 37% des entreprises estiment que l'intelligence artificielle peut apporter de la productivité dans la fabrication, 25% tablent sur une amélioration de la qualité et 12% ciblent la logistique.
"L'intelligence artificielle est en train de devenir un élément essentiel pour améliorer la productivité des opérations industrielles", assure le Boston Consulting Group: elle permet en particulier de "développer et produire des produits innovants sur mesure pour des clients spécifiques" et de "les livrer dans un délai beaucoup plus court".
L'étude montre que certains secteurs - transport et logistique, automobile, entreprises technologiques - sont en première ligne pour l'adoption de l'intelligence artificielle, alors que certaines industries comme la chimie sont en retard.
En termes géographiques, les entreprises aux Etats-Unis, en Chine et en Inde ont pris une large avance, à l'inverse de celles de pays comme le Japon, la France et l'Allemagne.
En France, seuls 10% des industriels l'ont introduite dans l'un de leurs projets. Au Royaume Uni, ils sont 13%, et en Allemagne 15%. Mais ce pourcentage monte à 23% en Chine et 25% aux Etats-Unis.
"Alors que les entreprises de pays émergents comme la Chine se montrent enthousiastes sur les bénéfices, celles de nombreux pays industrialisés, comme l'Allemagne, ont une vue plus conservatrice", note le rapport.
Le Boston Consulting Group a réalisé cette étude à partir d'une enquête en ligne menée en février et mars derniers auprès de dirigeants et de responsables de la production et des technologies dans 1.096 entreprises de différents secteurs dans 12 pays d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Nord et centrale.