Le nombre d'entreprises créées ou reprises grâce à Initiative France a augmenté de 6% à 17.325 en 2018, mais ce réseau très présent en zone rurale a du mal à s'implanter dans les quartiers défavorisés des grandes agglomérations, a indiqué mercredi son président Louis Schweitzer.
Les prêts d'honneur de 9.700 euros en moyenne se sont élevés au total à 197 millions d'euros et ont permis aux projets soutenus, lancés à 56% par des chômeurs, d'obtenir 7,8 fois plus de prêts bancaires en complément, précise un communiqué.
Parmi les personnes sans emploi accompagnées, il y a "3.400 chômeurs depuis plus d'un an qui étaient d'une façon ou d'une autre en détresse morale et financière", a détaillé M. Schweitzer.
Il a souligné le rôle du réseau pour la revitalisation des territoires fragiles: "nous pouvons intervenir pour maintenir la vie dans un village" ainsi que dans les centres des villes petites et moyennes, a souligné l'ancien président de la Halde (Haute Autorité pour la lutte contre les discriminations et pour l'égalité).
Grâce à l'action des 217 associations locales du réseau, plus de 45.700 emplois directs ont été créés ou sauvegardés l'an dernier, dont quelque 31.000 emplois nouveaux.
La capacité de développement d'Initiative France, financé pour moitié par des collectivités territoriales, est avant tout contrainte par les capacités de ses associations locales à accompagner les bénéficiaires de prêts.
Or cet accompagnement permet aux projets soutenus d'afficher un taux de pérennité à trois ans de 92%, contre 72% pour les nouvelles entreprises en général en France.
La présence du réseau reste toutefois limitée dans les quartiers défavorisés dits de la "politique de la ville", et où 2018 a été une "année de stagnation" avec seulement 750 entreprises soutenues.
"C'est décevant: c'est un domaine qui implique un effort particulier et plus de ressources", a estimé l'ancien PDG de Renault, selon lequel "les gens des quartiers ne nous connaissent pas".
"Il faut leur donner les codes", a encore dit M. Schweitzer, expliquant que "l'intégration implique un langage commun" qui fait souvent défaut entre les habitants de ces quartiers d'un côté, les employeurs et les banquiers de l'autre.
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