Face à l'inflation, les fournisseurs d'eau devraient bénéficier d'un bouclier tarifaire sur l'énergie et d'un taux de TVA réduit pour limiter la hausse de la facture pour les ménages français, a estimé jeudi une fédération de collectivités et régies publiques de l'eau.
Pour le réseau France Eau Publique, qui regroupe 123 collectivités et opérateurs publics de l'eau et de l'assainissement, le coût de l'eau "augmente partout" dans le pays en raison de la hausse des prix de l'énergie et des matières premières depuis 2021.
"On subit l'augmentation du prix de l'énergie, c'est très impressionnant", a déclaré Christophe Lime, président de France Eau Publique lors d'une conférence de presse à Bordeaux, dont la métropole a récemment repris en régie publique sa distribution d'eau.
Il a évoqué "un doublement" du coût du "prix des traitements" aussi bien pour l'eau potable que pour l'eau traitée.
Pour y faire face, France Eau Publique plaide pour que le taux de TVA sur l'assainissement d'eau, actuellement de 10%, soit réduit à 5,5%, comme c'est déjà le cas pour la fourniture d'eau potable.
La fédération réclame aussi un "bouclier tarifaire sur l'énergie pour les services d'eau", à l'image du dispositif mis en place sur la facture d'énergie des ménages depuis 2021.
Une sortie progressive dudit bouclier tarifaire a néanmoins été engagée d'ici 2024 par le gouvernement. Et le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait déclaré en janvier dernier ne pas être favorable à un bouclier tarifaire sur l'eau en raison d'un "kaléidoscope territorial" où les tarifs et hausses de factures sont très hétérogènes.
Outre ces dépenses de fonctionnement en hausse, les collectivités risquent de se heurter à un "mur d'investissement" pour rénover le réseau de distribution et faire la chasse aux fuites, a par ailleurs prévenu M. Lime, vice-président de la métropole de Besançon chargé de la gestion de l'eau.
"Il faut trouver d'autres modes de financement (que la hausse des tarifs). Est-ce qu'à un moment il faudra envisager la fiscalité ? Le mur d'investissement ne sera plus supportable pour nos populations", a-t-il assuré.
En dévoilant en mars son "Plan eau", le gouvernement a fixé l'objectif de réduire de 10% la quantité d'eau prélevée d'ici 2030, avec notamment 180 millions d'euros d'aides aux collectivités par an pour résorber "en urgence" les fuites d'eau.